Guadeloupe : toujours pas d'accord, la population exaspérée
Le LKP maintient la pression. Aucun accord n’a été trouvé hier, même si quelques avancées ont pourtant été notées entre le collectif contre l'exploitation, qui réclame toujours une revalorisation des bas salaires de 2OO euros nets, et six organisations patronales, à l'exclusion du Medef.
L'Union des chefs d'entreprises guadeloupéens (UCEG), une organisation patronale proche du LKP, propose notamment d'augmenter immédiatement les salaires de 100 euros, moitié à la charge des entreprises, moitié à celle des collectivités locales (conseil régional et conseil général). Les 100 euros manquants proviendraient de la suppression durant trois ans de la CSG et de la CRDS qui financent la sécurité sociale, le temps que le patronat puisse en assumer le coût. Pour le LKP (Liyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation), la balle est maintenant dans le camp de l'Etat.
Pas de négociations aujourd'hui
Et ce n'est a priori pas encore aujourd'hui que la situation va se débloquer : le préfet de Guadeloupe assure ce matin qu' "aucune réunion plénière" de négociation n'aura lieu ce mardi, contrairement à ce qu'affirmait le LKP hier soir...
Au sein de la population, c'est l'exaspération et au-delà des pénuries, des violences et du sentiment de ne pas être entendus, ce conflit oblige aussi les Guadeloupéens à de sérieux changements dans leurs habitudes. Pour la première fois, ils n’auront pas droit au carnaval cette année. Il aurait du débuter samedi pour s'achever demain, jours de fête particulièrement appréciés et suivis aux Antilles.
Le mouvement de grève générale pour protester contre la vie chère a commencé le 20 janvier, entraînant la paralysie de l’île et des débordements qui ont causé la mort d’un syndicaliste, Jacques Bino, tué par balle mercredi.
Cécile Mimaut, avec agences
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