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Vidéo 11-Novembre : "On criait, on sautait, on gesticulait comme des fous" : l'armistice raconté par un soldat du front

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Lettre du poilu Adrien Richer
Lettre du poilu Adrien Richer Lettre du poilu Adrien Richer
Article rédigé par Simon Gourmellet - Awa Sané, Baptiste Boyer
France Télévisions

Franceinfo a retrouvé et mis en scène la lettre d'un poilu racontant comment l'annonce de la fin de la guerre, le 11 novembre 1918, a été accueilli sur le front occidental.

"Ouf ! Enfin, ça y est. L’heure de la délivrance a sonné !" Ces quelques mots sont griffonnés dans l'euphorie du 11 novembre 1918 par Adrien Richer. Ce soldat du 11e régiment de Dragons est alors basé à Origny-en-Thiérache (Aisne) lorsqu'il apprend la signature de l'armistice mettant un terme à la Première Guerre mondiale. Dans une lettre que franceinfo a retrouvée dans les archives et mis en scène, cet homme de 33 ans raconte ce jour de fête à Blanche, son épouse.

Ce témoignage, rapporté d'une belle écriture et sur des pages trop petites pour contenir la joie de cet instant, illustre la façon dont l'information a couru. Non seulement dans les tranchées, mais aussi dans les villages proches du front. 

Ce 11 novembre 1918 au petit matin, Adrien Richer descend au village d'Origny-en-Thiérache pour acheter le journal. En une, il découvre l'abdication de l'empereur allemand Guillaume II. Puis, au même moment, écrit-il, deux cavaliers arrivent au village en criant que la guerre est enfin terminée.

Oh, si tu avais vu cela ma chérie ! Les gens sortaient de chez eux, couraient l’un vers l’autre, s’interrogeant. On criait, on sautait, on gesticulait comme des fous !

Adrien Richer

Submergé par la joie, le soldat se précipite dans le cantonnement où est stationnée son unité, pour partager la nouvelle avec ses camarades de tranchées. 

Ils ont dû se demander, en me voyant arriver, si je n’étais pas soudain devenu fou.

Adrien Richer

Adrien Richer décrit alors comment il a immédiatement jeté aux ordures une partie de son équipement, pour enfiler sa "belle tunique des grands jours". Il est alors 9h30, ce matin du 11 novembre 1918. "Et ne voilà-t-il pas que le canon se remet à gronder dans le lointain ? A cela rêvons-nous ?" s'interroge ce survivant en terminant sa lettre. Car la guerre n'est pas véritablement terminée à cette heure-là. Il faudra attendre 11 heures pour que cessent définitivement les combats sur le front occidental. Au total, ce conflit aura fait plus de 18,6 millions de morts.

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