: Vidéo "Gueules cassées" : comment l'association d'anciens combattants qui a créé le Loto est devenue multimillionnaire
Environ 15 000 survivants français de la Première Guerre mondiale sont ressortis des combats défigurés, on les appelait alors les "Gueules cassées". C'est pour les aider financièrement qu'a été inventée la loterie.
Sur la Côte d'Azur, un complexe luxueux appartient à l'association des "Gueules cassées", née après la Première Guerre mondiale. Les "gueules cassées", à l'origine des militaires blessés au visage, y sont choyés. Hôtel avec piscine, résidence seniors et maison de retraite toute neuve sont à la disposition de ses membres.
Si l'association, de son vrai nom "Union des blessés de la face et de la tête" peut aussi bien s'occuper de ses membres, c'est parce qu'elle est multimillionnaire. Il y a 100 ans, les "Gueules cassées" ont inventé l'ancêtre du loto : une tombola baptisée "la dette", pour aider les 15 000 soldats défigurés pendant la Première Guerre mondiale. Après le succès de cette tombola, l'association travaille avec la Loterie nationale pour vendre des billets dans toutes les communes de France. Elle invente ensuite le Loto moderne dans les années 1970 et, en 1983, le premier jeu à gratter le Tac-o-tac.
Un patrimoine de 150 millions d'euros
Les "Gueules cassées" détiennent aujourd'hui 9,2% du capital de la Française des jeux et un patrimoine de 150 millions d'euros. Elle touche environ 10 millions d'euros de dividendes chaque année. Cela lui permet, par exemple, de payer des équipements dans les hôpitaux, de participer au financement de programmes de recherche sur Alzheimer ou de verser de l'argent à ses membres pour les aider à aménager leur logement ou payer des soins.
"On ne se contente pas de dire que nous sommes des anciens combattants. On a vécu des choses difficiles et on veut que les jeunes blessés d'aujourd'hui ou les futurs blessés de demain puissent être soignés dans les meilleures conditions", plaide Henri Denys de Bonnaventure, le président de l'association. C'est notamment le cas pour les jeunes soldats victimes de choc post-traumatique.
Les "Gueules cassées" sont aujourd'hui moins visibles qu'il y a 100 ans. Mais avec l'engagement de la France dans de multiples conflits, le nombre d'adhérents continue de monter.
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