Guinéens en garde à vue à tort : un "délit de faciès" ?
Lundi, en début d'après-midi, à la caisse d’un hypermarché Leclerc à Douai, un couple de Guinéens règle ses courses avec un vrai billet de 500 euros, la facture étant de 210 euros. Mais la caissière ne passe pas le billet au détecteur et alerte tout de suite sa direction, qui appelle la police. Le couple est emmené en garde à vue et n'en sortira que mardi matin.
Ainsi quand elle a appris la nouvelle, le sang d'Aggeex Hutin n'a fait qu'un tour. Pour la présidente de l'association Cedyfart Africa International, basée à Douai et qui lutte contre les discriminations, le billet de 500 euros aurait pu être vérifié à la caisse et le délit de faciès est évident.
"Il faut des excuses publiques parce que le couple a été humilié. Nous nous sentons aussi insultés. Parce que ça veut dire que tout Africain qui va se diriger dans un commerce avec un billet de 500 euros va être vu comme quelqu'un qui utilise de la fausse monnaie. Vous voyez le genre de message qu'on veut faire passer. On va où là? Il y a un abus qui n'est pas acceptabl e".
La direction de Leclerc explique elle que le contrôle de base pratiqué en caisse n'a pas permis de garantir l'authenticité du billet. Enfin le parquet de Douai affirme qu'un trafic de faux billet a été signalé depuis plus d'un an dans la région, ce qui expliquerait la mise en garde à vue du couple.
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