Accusations d'Adèle Haenel : "Je n’ai jamais eu à son égard les gestes physiques dont elle m’accuse", se défend le réalisateur Christophe Ruggia
Le réalisateur répond à l'enquête de Mediapart qui a révélé l'affaire et déplore les "piloris médiatiques" qu'on dresse "hors de tout procès".
"Mon exclusion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échapper." Le réalisateur Christophe Ruggia a réagi, mercredi 6 novembre, aux accusations de l'actrice Adèle Haenel dans Mediapart (article payant), selon lesquelles il l'aurait harcelée et agressée sexuellement alors qu'elle n'avait que 12 ans. Dans un long droit de réponse publié par Mediapart, qui a révélé l'affaire, le cinéaste revient sur sa relation avec l'actrice, qu'il a rencontrée sur le tournage des Diables, en 2001. Il évoque une relation "personnelle et professionnelle forte" et, par la suite, des rendez-vous hebdomadaires réguliers. "Adèle venait à la maison et piochait dans ma vidéothèque riche de miliers de films. (...) A l'époque, j'avais une admiration sans borne pour son envie de cinéma et pour le talent que j'avais décelé chez elle."
Christophe Ruggia nie en revanche toutes les accusations formulées par l'actrice. "Je n’ai jamais eu à son égard, je le redis, les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle m’accuse, mais j’ai commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite", explique-t-il.
A l’époque, je n’avais pas vu que mon adulation et les espoirs que je plaçais en elle avaient pu lui apparaître, compte tenu de son jeune âge, comme pénibles à certains moments. Si c’est le cas et si elle le peut, je lui demande de me pardonner.
Christophe Ruggiaà Mediapart
Le réalisateur critique la journaliste de Mediapart qui a mené l'enquête et estime qu'il est victime de "piloris médiatiques" qu'on dresse "hors de tout procès". "L'étroitesse de la relation que j'entretenais avec cette adolescente suffit à m'accabler", considère-t-il, estimant que "aucune des personnes entendues [par Mediapart] n'a fait état du moindre geste déplacé".
Pourtant, comme le rapelle Marine Turchi sur Twitter, l'enquête de Mediapart cite les propos rapportés par une ex-compagne du réalisateur, la cinéaste Mona Achache, à qui Christophe Ruggia aurait relaté cet événement : "Il regardait un film avec Adèle, elle était allongée, la tête sur ses genoux à lui. Il avait remonté sa main du ventre d'Adèle à sa poitrine, sous le tee-shirt. Il m'a dit avoir vu un regard de peur chez elle, des yeux écarquillés, et avoir pris peur luiaussi et retiré sa main."
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.