Après #MeToo, l'Australie lance une enquête nationale sur le harcèlement au travail
Objectif : réexaminer le cadre juridique relatif au harcèlement sexuel.
L'Australie a lancé mercredi 20 juin une enquête nationale sur le harcèlement sexuel au travail, en réponse à la déferlante mondiale #MeToo contre les violences faites aux femmes. En 2012, une Australienne sur quatre et un Australien sur six déclaraient avoir été harcelés sexuellement au travail sur les cinq années précédentes.
L'enquête, confiée à la Commission australienne des droits de l'homme, examinera le cadre juridique relatif au harcèlement sexuel et réévaluera les plaintes déposées auprès des institutions chargées de la lutte contre les discriminations. Elle se penchera aussi sur le rôle des nouvelles technologies et des réseaux sociaux.
Des conséquences "très importantes" au travail
"Personne ne doit subir le harcèlement sexuel au travail, ou dans n'importe quel autre secteur de sa vie", a déclaré la ministre des droits des Femmes, Kelly O'Dwyer, dans un communiqué. Elle a ajouté que l'enquête se focaliserait sur les conséquences financières pour les femmes victimes. "Elles peuvent perdre leur travail, ou décider d'en changer mais sans pouvoir obtenir de recommandation de leur ancien employeur. On peut aussi leur refuser des promotions", a-t-elle énuméré. Les conséquences du harcèlement sexuel au travail "sont très importantes", a souligné la ministre, évoquant le recul de la productivité, des turn-over élevés, l'absentéisme, les dédommagements et les départs à la retraite anticipés.
La Commission des droits de l'homme a estimé que le gouvernement australien prenait "les devants de la communauté internationale". Le mouvement #MeToo contre les violences sexuelles est né dans la foulée du scandale Harvey Weinstein, producteur américain déchu devenu le symbole du prédateur sexuel. Cette affaire a mis en lumière les violences sexuelles dont les femmes sont victimes dans toutes les sphères de leur vie.
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