Ciivise : "Je maintiens toutes mes déclarations", affirme la femme à l'origine de la plainte pour agression sexuelle contre Caroline Rey-Salmon, désormais classée sans suite

La jeune femme avait porté plainte en février dernier, lorsque Caroline Rey-Salmon a été nommée vice-présidente de la Ciivise, pour des faits datant de 2020, lors d'un examen gynécologique.
Article rédigé par franceinfo
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Caroline Rey-Salmon avait été nommée vice-présidente de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), en févier 2024. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

"Je maintiens toutes mes déclarations", affirme dans un communiqué consulté lundi 2 septembre par franceinfo, la femme à l'origine de la plainte pour agression sexuelle déposée contre Caroline Rey-Salmon. La plainte avait été déposée après l'installation de la pédiatre et médecin-légiste comme vice-présidente de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Elle a été classée sans suite le 29 août dernier.

Dans ce texte, daté de dimanche, la plaignante - qui signe du nom de Louison - écrit : "Que la plainte soit classée, je m'y attendais, car les faits sont difficiles à établir. Je maintiens cependant toutes mes déclarations, car même si je ne peux le prouver 'matériellement', je sais ce que j'ai vécu".

L'important, "c'est que ces pratiques cessent"

La plaignante accusait Caroline Rey-Salmon d'"agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" lors d'un examen gynécologique effectué le 27 juin 2020 à l'Hôtel-Dieu à Paris dans le cadre d'une enquête judiciaire. La jeune femme avait précédemment porté plainte pour des faits de viols subis enfant entre 2004 et 2009. Dans sa lettre, elle revient sur cet examen et questionne : "Comment cette technique d'examen, qui consiste à reproduire les agressions sur une victime, ne peut-elle pas être considérée comme un traumatisme supplémentaire ?"

"Si je l'ai dénoncée, c'est parce qu'il était inimaginable pour moi qu'une personne qui m'avait traumatisée dans le cadre de ma plainte pour viols sur mineure soit à la tête d'une commission censée protéger les enfants".

Louison, plaignante contre Caroline Rey-Salmon

à franceinfo

Face à ce classement sans suite, la jeune femme assure que "l'important n'est pas que madame Caroline Rey-Salmon soit poursuivie, mais que les pratiques que j'ai dénoncées cessent". Elle affirme avoir eu raison de parler "puisque cela a permis de mettre en lumière les violences que peuvent subir les victimes lors du processus judiciaire, en l'occurrence lors de l'examen médico-légal." La plaignante laisse entendre qu'il "semblerait" qu'elle "fasse l'objet d'une plainte pour diffamation" et n'exclut pas de "porter plainte à nouveau" en se constituant partie civile. Elle attend désormais de la Ciivise qu'elle œuvre à "interdire ce type d'examen pour le bien de toutes les victimes".

À l'annonce de la plainte contre Caroline Rey-Salmon, la pédiatre s'était mise "en retrait total des travaux de la commission pendant tout le temps de l'enquête", avait annoncé la Ciivise, évoquant une décision "indispensable à la sérénité des travaux" et au maintien "de la confiance" des personnes victimes.

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