La relaxe de Roman Polanski confirmée en appel dans le procès en diffamation intenté par Charlotte Lewis, qui l'accuse aussi de viol

Pour l'avocat de l'actrice britannique, cet arrêt de la cour d'appel revient à "offrir" au cinéaste "une forme de permis de tuer médiatiquement". Ce dernier l'avait qualifiée de menteuse.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le réalisateur Roman Polanski à Cracovie, en Pologne, le 2 mai 2018. (BEATA ZAWRZEL / NURPHOTO / AFP)

L'actrice britannique Charlotte Lewis a perdu en appel, mercredi 4 décembre, le procès en diffamation qu'elle avait intenté contre Roman Polanski, qu'elle accuse par ailleurs de viol. Le réalisateur avait qualifié cette dernière accusation portée par l'actrice d'"odieux mensonge".

La cour d'appel de Paris a "confirmé le jugement entrepris" en première instance, qui avait relaxé en mai dernier le cinéaste de 91 ans, par ailleurs accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes. Dans ce dossier précis, la justice ne devait pas déterminer si Roman Polanski avait violé ou non l'actrice britannique, mais seulement si le cinéaste avait fait, ou non, un usage abusif de sa liberté d'expression dans un entretien publié par Paris Match en décembre 2019.

Charlotte Lewis avait fait appel du jugement du tribunal correctionnel. Mais le parquet ne l'ayant pas fait de son côté, la relaxe sur le plan pénal était devenue définitive. La cour d'appel devait tout de même dire si le réalisateur était tout de même coupable d'une "faute civile" et devait à ce titre lui verser des dommages et intérêts. La cour a finalement considéré qu'il n'y avait pas de faute civile.

La défense salue un "grand jour pour la liberté d'expression"

"C'est une décision qui est très contestable, parce que c'est offrir à Roman Polanski une forme de permis de tuer médiatiquement", a commenté auprès de l'AFP l'avocat de Charlotte Lewis, Benjamin Chouai. "Il a le droit de diffamer, de discréditer, de salir, il va sûrement continuer à le faire à l'endroit de Charlotte Lewis mais aussi sûrement à l'endroit des autres femmes", a-t-il ajouté, affirmant qu'il étudierait un pourvoi en cassation avec sa cliente, absente à l'énoncé de la décision.

"C'est une décision extrêmement satisfaisante, on peut dire que c'est un grand jour pour la liberté d'expression, puisqu'il a été à nouveau confirmé et validé que lorsque vous avez été accusé dans la presse, vous pouvez vous défendre dans la presse", s'est au contraire félicitée Delphine Meillet, avocate de Roman Polanski. Lors de l'audience, celle-ci avait demandé "au nom de quoi" un "accusé jeté en pâture sur la place publique" ne disposerait pas de "la même liberté de parole que ses accusatrices".

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