Les Jeunesses communistes à leur tour concernées par un scandale d'agressions sexuelles
"Le Monde" fait état du témoignage anonyme d'au moins cinq jeunes femmes, dont l'une a porté plainte pour viol en novembre.
Après l'Unef et le MJS, le scandale des violences sexuelles atteint le Parti communiste. Plusieurs jeunes femmes auraient été victimes d'agressions sexuelles au sein des Jeunesses communistes, rapporte samedi 6 janvier le quotidien Le Monde (article réservé aux abonnés). Des responsables du parti ont réagi en affirmant avoir commencé à s'attaquer au problème "avec sérieux" et avec une "tolérance zéro".
Le Monde, qui évoque des affaires touchant le Mouvement jeunes communistes de France (MJCF) et l'Union des étudiants communistes (UEC), fait état du témoignage anonyme d'au moins cinq jeunes femmes, dont l'une a porté plainte pour viol en novembre.
Ces agressions ont eu lieu à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dans la chambre louée par un responsable de Limoges en juin 2016, lors d'un camp d'été dans le centre de la France en 2011, au local du PCF à Saint-Denis en octobre 2014 après une soirée arrosée, ou encore après une manifestation Nuit Debout en 2016. Une autre affirme avoir été violée en 2015.
Les auteurs des actes "écartés"
"Cela fait plusieurs semaines que nous avons pris en charge le traitement de ces affaires. La Jeunesse communiste est principalement concernée, mais bien sûr le parti fait tout ce qu'il peut pour soutenir et condamner au sein même de ses instances. Les auteurs des actes ont été écartés de leur responsabilités", a indiqué un responsable du PCF à l'AFP.
"La direction du parti met tout en oeuvre pour recevoir les témoignages de victimes et faire face. Bien sûr, nous les poussons à déposer plainte et les mettons en contact avec des associations pour les aider au mieux. Mais il est souvent difficile et douloureux pour elles d'engager des poursuites", a précisé la même source.
Assurant d'une "tolérance zéro" face à des agissements "terribles pour des militants qui se battent pour l'émancipation humaine", la sénatrice Laurence Cohen, co-responsable de la commission nationale "Droits des Femmes/féminisme", a également affirmé que le parti piloté par Pierre Laurent "prend les choses avec sérieux".
Un formation spéciale prévue pour les encadrants
Un fascicule pour informer de leurs droits les victimes éventuelles de harcèlement et d'agressions, mais aussi de possibles témoins, a déjà été distribué à quelque 9 000 animatrices et animateurs de sections en novembre et sera encore propagé, a précisé cette sénatrice. Un module obligatoire sur les violences faites aux femmes est désormais prévu dans les formations internes. Et "cinq ou six référentes vont être mises en place, avec une adresse électronique spécifique", a encore détaillé Laurence Cohen.
Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis et ancienne numéro un du PCF, a déclaré que "ce n'est pas parce que nous sommes un parti féministe et communiste que ces faits ne peuvent pas exister. Mais on a une responsabilité plus importante et on ne peut pas tolérer un seul instant ce genre d'agressions". La députée de Seine-Saint-Denis a invité les victimes à "porter plainte" et estimé qu'"il faut aller jusqu'au bout des procédures nationales" du parti, où les agresseurs "n'ont pas leur place".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.