Un agent de mannequins jugé à Paris pour agressions sexuelles et viols sur 14 jeunes femmes

Johan M., 43 ans, est accusé d'avoir mis sous son emprise des jeunes femmes pour mieux profiter d'elles. Certaines étaient mineures au moment des faits. Le procès s'ouvre lundi 11 décembre à Paris.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un défilé de mannequins. (photo d'illustration) (SYLVIE LEFORT  / MAXPPP)

Un agent de mannequins de 43 ans est jugé à partir de lundi 11 jusqu'au 22 décembre pour des agressions sexuelles et viols sur 14 jeunes femmes, parfois mineures, entre 2009 et 2012. Le procès se tient devant la cour criminelle de Paris. L'homme est accusé d'avoir mis ces jeunes femmes sous son emprise pour mieux profiter d'elles, leur faisant miroiter une carrière internationale dans la mode. L'accusation dénonce la récurrence d'un stratagème qui était identique avec chacune de ses victimes.

Quasiment toutes ont livré le même récit : Johan M. les repérait dans la rue, dans le métro, ou à la sortie du collège. Les plus jeunes avaient 14 ans à l'époque. Il les persuadait qu'il pouvait faire d'elles de futurs mannequins reconnues, promettait de les former. Il rencontrait leurs parents, les rassurait, puis, isolait les jeunes filles de leurs proches, les faisait venir de plus en plus dans son appartement parisien.

L'injonction à maigrir au cœur de l'emprise

Certaines qui s'y sont installées ont même raconté qu'il les valorisait et dévalorisait alternativement pour les mettre en concurrence, les privait de nourriture, leur faisait faire des heures de sport. L'injonction à maigrir était au cœur du mécanisme d'emprise, selon l'accusation, pour faciliter les agressions sexuelles ou viols dénoncés. Cela pouvait être lors de séances de massage avec une crème amincissante ou avant des séances photos.

"Elles dénoncent quasiment toutes des attitudes qui vont créer chez ces demoiselles une volonté toujours plus intense de satisfaire ses envies."

Me Joseph Hazan, avocat des parties civiles

à franceinfo


"C'est dans ce contexte de premières séances de photos, pour constituer un book, qu'il a certaines pratiques sexuelles pour détendre leurs corps, c'est comme ça qu'il l'exposait, dans le seul but de paraître plus belles, plus détendues sous l'objectif", explique Me Joseph Hazan, qui défend l'une des 14 parties civiles.

En audition, Johan M. a reconnu pour la majorité des jeunes filles des relations sexuelles, mais elles étaient toutes consentantes, selon lui. Finalement, presque aucune n'a signé de contrat avec une agence de modèles ou une marque. L'homme, qui a déjà fait trois ans de détention provisoire, encourt 20 ans de réclusion.

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