Une enquête ouverte contre X après la plainte du comédien Francis Renaud contre le réalisateur André Téchiné et le directeur de casting Gérard Moulevrier

Le procureur d'Evreux a précisé à franceinfo vendredi qu'aucune qualification pénale n'a été retenue à ce stade et a appelé "à la plus grande prudence".
Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Temps de lecture : 3min
Le réalisateur André Téchiné lors du Festival de Berlin le 12 février 2019. (ADAM BERRY / EPA)

Le lancement du hashtag #MeTooGarçons déclenché par la prise de parole du comédien Aurélien Wiik s'accompagne de plusieurs centaines de témoignages sur les réseaux sociaux de la part d'hommes victimes de violences sexuelles. Parmi eux, Francis Renaud, à l'affiche de plusieurs films d'Olivier Marchal. Vendredi 1er mars, le procureur d'Evreux a confirmé à franceinfo qu'une enquête contre X avait été ouverte après la plainte de l'acteur, sans retenir de qualifications pénales à ce stade. Rémi Coutin a aussi appelé "à la plus grande prudence" sur cette affaire, soulignant par ailleurs que "la question de la prescription se posait". Le 22 février, l'acteur avait annoncé sur X avoir porté plainte contre le directeur de casting Gérard Moulevrier et le cinéaste André Téchiné pour harcèlement sexuel, agression sexuelle et menace de mort.

Le réalisateur français, âgé aujourd'hui de 80 ans, a écrit un message transmis par son conseil à franceinfo dans lequel il s'explique sur les accusations qui le visent. "Je suis évidemment désolé qu'il ait été embarrassé par mon approche verbale sentimentale, maladroite, lors de ce déjeuner, écrit-il. J'ai bien sûr eu tort, à l'époque, de ne pas avoir su percevoir que notre relation n'était pas à ses yeux sur un pied d'égalité en raison de mon statut de réalisateur. En revanche, je ne peux qu'exprimer mon incompréhension aujourd'hui face à ce dépôt de plainte pénale."

Julia Minkowski, l'avocate du réalisateur, a expliqué à franceinfo qu'"au-delà du caractère manifestement prescrit de ce qui est dénoncé, rien ne relève d'une quelconque qualification pénale. Il s'agit, selon les écrits de Francis Renaud lui-même, d'une unique avance verbale sans caractère sexuel, sans aucune insistance et à une époque où ils entretenaient une relation qu'il décrit comme chaleureuse depuis une année, non une collaboration professionnelle".

De son côté, Céline Bekerman,l'avocate de Gérard Moulevrier, le directeur de casting également mis en cause, a précisé à franceinfo que "s'agissant des déclarations de Francis Renaud, elles sont vivement contestées et d'autant plus incompréhensibles que Gérard Moulevrier a toujours eu de la sympathie pour lui et œuvré pour sa carrière. Enfin, Gérard Moulevrier ne tient pas les ficelles du cinéma, pour reprendre les termes de ce comédien, ni ne blackliste qui quoi que ce soit." Contacté par franceinfo, Francis Renaud n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Mais Le Parisien rappelle que l’acteur avait publié un livre en 2018, La Rage au cœur, dans lequel il racontait un épisode de sa vie avec un "superdirecteur de casting".

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