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Vidéo "Entendre l'indicible" : un documentaire se penche sur la libération de la parole chez les enfants victimes de violence

Publié Mis à jour
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Recueillir la parole d'enfants violentés
Recueillir la parole d'enfants violentés Recueillir la parole d'enfants violentés
Article rédigé par Isabelle Malin
France Télévisions

Le documentaire de Marie Bonhommet, diffusé mercredi sur France 2, met en lumière le travail d'un établissement pionnier en matière de prise en charge d'enfants en danger.

Recueillir la parole d'enfants agressés sexuellement ou violés : une mission particulièrement délicate qui nécessite une attention et une habileté particulières. Des unités formées spécifiquement pour s'adresser aux mineurs ont été mises en place depuis plusieurs années. Le documentaire de Marie Bonhommet Entendre l'indicible, diffusé mercredi 23 novembre à 23h05 dans l'émission "Infrarouge" sur France 2, met en lumière leur travail, en plongeant au cœur d'un centre hospitalier à Saint-Malo.

Créé en 2007, l'établissement fait figure de pionnier en matière de prise en charge d'enfants en danger. Dans ce lieu, gendarmes, psychologues et assistantes sociales travaillent ensemble pour sortir ces enfants victimes de violences de leur mutisme. 

"Cette unité est une petite bulle pour l'enfant. On sait que ce moment est fragile, car c'est la première fois qu'il va parler de ce qui lui est arrivé", explique Maïté Chappron-Morillon, l'une des psychologues de l'unité. Les enfants témoignent souvent de violences sexuelles, la plupart du temps infligées par un membre de leur entourage.

"On entend l'inentendable"

Un protocole extrêmement précis est mis en place afin de mettre en confiance la victime. Un gendarme recueille sa parole dans une salle équipée d'un miroir sans tain. L'audition, cruciale pour la potentielle instruction judiciaire, est filmée afin d'éviter au mineur de répéter ses traumatismes, tant sa parole est fragile. De l'autre côté, une psychologue et un gendarme veillent au bon déroulement de son témoignage et guident l'enquêteur par le biais d'un petit micro.

"Prendre en charge un mineur victime reste quelque chose de particulier et d'extrêmement violent parce que l'on entend l'inentendable et qu'il faut être préparé à entendre le pire", confie dans le documentaire une adjudante de gendarmerie. Se sentant en sécurité, une jeune fille agressée par son oncle, un petit garçon victime d'attouchements sexuels par son grand-père, une petite fille violée par son frère parviennent ainsi à livrer leurs témoignages (glaçants) aux militaires.

"Quand j'ai fait mes premières auditions dans une unité de gendarmerie, je me suis rendu compte rapidement que c'était traumatisant pour les enfants, livre dans le film Bruno, adjudant de gendarmerie. (...) Quand il arrive ici, il sait que c'est son lieu à lui." Interpréter les silences, accompagner la verbalisation, décrypter les digressions... Tout est mis en œuvre afin que le recueil de cette précieuse parole permette à l'enquête de progresser. Il existe 69 unités spéciales de ce genre dans toute la France. 

Le documentaire Entendre l'indicible, réalisé par Marie Bonhommet, est diffusé dans le cadre de l'émission "Infrarouge", mercredi 23 novembre à 23h05 sur France 2.

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