: Vidéo "Je me laissais faire quand il venait" : le témoignage poignant de Kevin, victime de pédophilie pendant 10 ans
Kevin a été victime de pédophilie. Aujourd’hui, il témoigne pour aider d’autres victimes à prendre la parole.
On estime aujourd'hui que 4 millions de personnes seront victimes d’agressions sexuelles avant leurs 18 ans, soit 6 % de la population française. Un chiffre glaçant, dont Kevin a longtemps fait partie. Entre ses 6 et 16 ans, ce jeune homme a été victime d’agressions sexuelles de la part de son entraîneur de football. Aujourd’hui, il a décidé de témoigner pour encourager ses malheureux semblables à prendre la parole.
Son bourreau, Kevin le rencontre alors qu’il n’est âgé que de 6 ans et qu’il souhaite s’inscrire à un club de football. Il raconte : "Il y a un monsieur qui voulait créer son club de foot. Donc il est venu dans la boulangerie demander à mes parents pour des sponsors, etc. Mon père a accepté." De fil en aiguille, l’entraîneur acquiert la confiance de ces derniers, "ensuite, il est venu vers les enfants et vers moi", se souvient Kevin.
"Je savais ce qui m’attendait"
Pendant des années, le jeune garçon reste sous l’emprise de son entraîneur, impuissant. "Il fallait que je l’écoute, il fallait que je fasse ce qu’il me disait pour aller loin dans le foot. Parce que quand on est petit, on rêve d’aller loin dans le foot", raconte-t-il.
Ne pas avoir honte
Mais après la naissance de son petit frère, Kevin réagit. "Ça a été vraiment un déclic pour moi", explique-t-il. "Parce que quand j’ai vu mon petit frère sur ses genoux, je me suis dit : ce qu’il m’a fait, il ne le fera pas à mon petit frère, ça c’est hors de question." Kevin décide donc de tout avouer à ses parents qui portent plainte. C'est alors qu'il se rend compte qu’il n’est pas la seule victime de son agresseur. "C’est triste à dire, mais au fond, ça fait un petit soulagement", témoigne le jeune homme. "On se dit que ce n’est pas nous le problème. Quand on est petit, on se dit qu’on le mérite peut-être." Aujourd’hui, Kevin a un conseil à donner à toutes les victimes d’agressions sexuelles : "Il ne faut pas avoir honte, il faut parler, il faut vider son sac tout simplement."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.