Violences envers les enfants : ce qu'il faut retenir du plan de lutte présenté par Elisabeth Borne
À l'occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant lundi 20 novembre, la Première ministre Élisabeth Borne a réuni 11 ministres pour un comité interministériel à l’enfance. La réunion débouchera sur le dévoilement du nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants (le troisième après ceux de 2017 et 2020), pour la période 2023-2027.
Le plan de lutte, constitué de 22 mesures, prévoit notamment d'importants recrutements d'agents dans les différents dispositifs d'urgence et d'accompagnement, a appris franceinfo. Matignon prévoit également un renforcement de l’action de l’État pour les enfants protégés et vulnérables.
Un pack autonomie pour les jeunes adultes qui sortent de l'Aide à l'enfance
Le gouvernement va en particulier recruter des agents pour recueillir les premiers témoignages, via le 119 (la ligne d’urgence pour signaler un enfant disparu ou maltraité), via le 3018 (la ligne harcèlement scolaire et cyberharcèlement), ou encore la cellule Signal-Sports (dédiée aux remontées des violences sexuelles dans les cubs). Ajouté à cela, des recrutements seront réalisés pour enquêter et démanteler les réseaux : l’office chargé des violences faites aux mineurs (l’Ofmin), créé cet été, comptera par exemple plus de 80 policiers et gendarmes d’ici à deux ans, contre une trentaine aujourd'hui.
La prévention et la sensibilisation sont également des axes majeurs du plan de l'exécutif. Chaque ministère va proposer des plans de formation pour plus de deux millions de professionnels, qui travaillent auprès d’enfants. De nouveaux programmes d’éducation à la vie sexuelle seront aussi déployés dans les écoles à la rentrée prochaine. Parmi les mesures, le gouvernement prépare un pack autonomie pour les jeunes, qui sortent à 18 ans du dispositif de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) : une enveloppe de 1 500 euros leur sera versée automatiquement et sans démarche.
Une meilleure prise en charge des enfants victimes de violences
Autre annonce, sensibiliser les citoyens grâce à une campagne de communication annuelle sur les violences. Celle de 2024 portera sur les violences faites aux enfants dans le sport. Concernant la santé, le plan prévoit également d'assurer une meilleure prise en charge des enfants victimes de violences. Pour ce faire, le gouvernement souhaite poursuivre le déploiement des unités d'accueil pédiatrique pour l'enfance en danger (UAPED).
Autre point, la généralisation de "santé protégée", pour un meilleur suivi et un meilleur accompagnement de la santé des enfants protégés. Le gouvernement prévoit également de doubler l'enveloppe dédiée aux enfants protégés en situation de handicap, dans le cadre des contrats Etats-départements. Une des mesures prévoit également d'inscrire dans les carnets de santé la loi de 2019 qui interdit les "violences ordinaires" comme les fessées par exemple.
Enfin, le plan de lutte comprend également la création de "scolarité protégée". Il s'agit d'une feuille de route qui comprend notamment la désignation de référents au sein de l'ASE mais aussi de l'Education nationale, des entretiens d'orientation systématiques et une enveloppe de 15 millions d'euros pour initier et soutenir les projets entre l'État et les départements au profit de la scolarité des enfants protégés.
Si vous êtes un enfant en danger, si vous êtes une personne témoin ou soupçonnant des violences sexuelles faites à un enfant ou si vous souhaitez demander conseil, il existe un numéro national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger : le 119, ouvert 24h/24 et 7j/7. L'appel est gratuit et le numéro n'est pas visible sur les factures de téléphone. Il est aussi possible d'envoyer un message écrit au 119 via le formulaire à remplir en ligne ou d'entrer en relation via un tchat en ligne : allo119.gouv.fr. Pour les personnes sourdes et malentendantes, un dispositif spécifique est disponible sur le site allo119.gouv.fr.
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