Violences faites aux femmes : prévention et sécurisation des victimes, un dispositif spécifique mis en place au festival Rock en Seine
Rock en Seine s'achève dimanche avec l’artiste belge Stromae en tête d’affiche. Le festival a tenu cette année à se doter d’un dispositif spécifique et étoffé contre les violences faites aux femmes.
Difficile de rater les messages de prévention collés dans de nombreux endroits stratégiques – comme les bars ou les toilettes - du festival Rock en Seine, au Domaine de Saint-Cloud. Objectif : sensibiliser le public à la notion de consentement. Les violences sexistes et sexuelles sont une thématique que les organisateurs comme Laura Vengrove, responsable des partenariats, ont tenu à prendre à bras le corps : "Ce que j'ai voulu faire pour amplifier le dispositif, c'est discuter avec les associations, et essayer de comprendre qu'est-ce qui permettrait d'avoir le protocole qui permette de sécuriser dans un premier temps la personne, si elle est victime, et par ailleurs, il faut de la prévention. Cela passe par un dispositif d'affichage auprès du grand public, de nos festivaliers et festivalières."
Autant de punchlines nécessaires pour prôner la culture du consentement sexuel dans les festivals et boîtes de nuit !
— Rock en Seine JOUR 3 (@rockenseine) October 28, 2021
C'est l'association @Consentisinfo qui porte ce projet et qui met à dispo son kit à afficher dans les lieux festifs
ici https://t.co/kOwOIFJ0W9 pic.twitter.com/6XM9VbLien
Plusieurs associations collaborent avec le festival, dont le collectif féministe Nous Toutes, qui est là pour faire de la prévention et de la sensibilisation, notamment via des maraudes à la rencontre des spectateurs, ou encore les diriger via une "safe zone", un espace sécurisé, sur le site. "On a effectivement des gens qui spontanément viennent nous voir", confie Delphine, de la coordination nationale du collectif. "Nous sommes un point relais, parce que nous sommes assez visibles grâce à notre stand."
"Les gens peuvent nous voir de loin, et il y a aussi des spots de sensibilisation sur les écrans géants, et sur le plan, donc les gens savent qu'il y a une 'safe zone'."
Delphine, de la coordination nationale du collectif féministe "NousToutes"à franceinfo
Des psychologues présentes pour "en parler le plus rapidement possible"
Nous Toutes n’étant pas habilité à faire de la prise en charge, ce sont des psychologues d’Elles imaginent, une autre association, qui écoutent et orientent les potentielles victimes, et sont aussi en lien avec les agents de sécurité. "Si une victime vit une agression sexuelle, ou des attouchements, l'idée de pouvoir en parler le plus rapidement possible, c'est vraiment essentiel. Aujourd'hui, on en entend de plus en plus parler, c'est ce qu'on appelle le psychotrauma", explique Sonia Pino, psychologue clinicienne.
"Face à une agression, il va y avoir un effroi qui va nous mettre en état de sidération, et le cerveau va faire une espèce de blackout, où il ne va plus pouvoir poser du sens sur ce qu'il s'est passé."
Sonia Pino, psychologue clinicienneà franceinfo
"Pouvoir en parler rapidement avec une psychologue, ça rassure", confirme Sonia Pino.
Depuis le jeudi 25 août, début de cette édition 2022, aucune victime d’agression n’a heureusement été recensée. Rappelons qu’un peu plus d’une femme sur deux - selon une étude de l’association Consentis - a déjà été victime de harcèlement ou d’une agression sexuelle en milieu festif.
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