Violences sexuelles : une appli pour lutter contre les agressions dans les festivals
Le dispositif Safer, créé par le festival Marsatac, repose sur une appli qui permet de donner l'alerte. Selon une étude de l'association Consentis, 60% des femmes interrogées disent avoir été victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle en milieu festif.
"J'aurais aimé l'avoir avant, c'est rassurant !" Dès qu'elle a entendu parler de Safer, une application visant à lutter contre le harcèlement et les agressions sexuelles, Alexandra s'est portée volontaire pour participer à sa première mise en pratique. Ce sera lors du festival Marsatac, les 20, 21 et 22 août, l'association qui organise l'événement musical étant à l'origine de l'application. À 26 ans, Alexandra est une habituée des festivals, malheureusement victime régulière de harcèlement lors de ces événements festifs.
"On se retrouve souvent entre copines à se dire : 'reste avec moi, protège-moi'. On dit qu'on est mariées..."
Alexandra, bénévole au festival Marsatacà franceinfo
Durant Marsatac, Alexandra, comme une dizaine d'autres bénévoles, formés avec des vidéos et des quiz en ligne, se tient prête à intervenir auprès de femmes et d'hommes se sentant harcelés ou agressés.
Les victimes ou témoins sont géolocalisés
Les personnes qui en ressentent le besoin se signalent par l'application Safer. "Victime ou témoin, vous envoyez une alerte via l'appli : 'Je suis gênée ou témoin', 'Je suis harcelée' ou 'Je suis en danger', décrit Marc Brielles, le coordinateur de Safer. Des bénévoles reçoivent alors la notification. Un système de géolocalisation temporaire s'active, et les bénévoles viennent à vous pour désamorcer la situation."
La raison d'être de cette application est simple : permettre à tous de danser l'esprit tranquille. Car un concert peut vite tourner au calvaire, entre remarques sexistes, mains aux fesses et attouchements. En témoigne cette statistique très inquiétante : 60% des femmes interrogées par l'association Consentis, dans le cadre d'une étude, disent avoir été victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle en milieu festif.
Un outil de protection et de dissuasion
L'application "va permettre de dissuader les personnes qui pourraient arriver avec de mauvaises intentions, estime Alexandra. C'est ce qui m'a plu, parce que quand on sort, c'est pour faire la fête, découvrir des artistes, et pas pour oublier ses soirées parce qu'on a été drogué, pas pour avoir peur."
En plus des bénévoles, un stand avec psychologue et juriste sera mis à la disposition des festivaliers pour sensibiliser, libérer la parole. La prise de conscience passe aussi par la programmation musicale de Marsatac, avec des artistes féministes telles que Princesse Nokia et Tessae.
L'application Safer, soutenue par le ministère de la Culture, sera testée dans d'autres festivals jusqu'en décembre, avec l'ambition de le proposer à l'ensemble des événements culturels, d'ici 2022.
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