Violences sexistes et sexuelles : le vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins reconnaît "une tolérance inacceptable"

Jean-Marcel Mourgues affirme "la détermination" qu'a désormais l'Ordre des médecins de lutter contre ces violences et détaille plusieurs mesures.
Article rédigé par franceinfo
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Le siège du Conseil national de l'Ordre des médecins à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

"Il y avait une tolérance sociétale qui maintenant nous effraie", soutient mercredi 29 mai sur France Inter Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins, alors qu'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé est organisée à 18 heures devant le ministère de la Santé, à Paris.

Après les accusations de l'infectiologue Karine Lacombe à l'encontre de l'urgentiste Patrick Pelloux et la vague de témoignages publiés sur les réseaux sociaux autour du hashtag #MeToohôpital, le président de l'Ordre des médecins a reconnu auprès du quotidien Ouest-France que l'Ordre avait trop peu sanctionné les violences sexistes et sexuelles commises par des médecins.

Le vice-président de l'institution déplore de son côté sur France Inter "une omerta" qui a traversé la santé, mais aussi "tous les segments de la société".

"Le domaine de la santé n'a pas été une exception, on ne peut le voir qu'avec consternation."

Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins

à France Inter

Jean-Marcel Mourgues déplore que, dans le passé, il n'y ait "pas eu suffisamment de prise de conscience de la gravité des faits dans une société qui avait une tolérance inacceptable". Face à ce constat, il plaide pour "une critique du comportement de la société", à commencer par le monde de la médecine. "Il faut reconnaître que nous étions dans un silence" sur ce sujet des violences sexistes et sexuelles, mais "ça ne veut pas dire qu'il n'y en avait pas", insiste-t-il.

Une enquête cet été pour recueillir le "vécu"

Jean-Marcel Mourgues tient donc à rappeler "la détermination" qu'a désormais l'Ordre des médecins à "condamner et sanctionner avec la plus grande fermeté de tels agissements". "Nous sommes résolument du côté des victimes", lance-t-il. Preuve de cette prise de conscience, l'Ordre des médecins propose "sept mesures" pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, et notamment une "large communication de l'institution" qui soutient être "sensibilisée à l'écoute des victimes". Jean-Marcel Mourgues évoque aussi "les liens avec les conférences des doyens des facs de médecine" afin de prendre en compte le cas des étudiants en médecine qui "ne sont pas inscrits à l'Ordre des médecins" pendant leurs études. Il met également en avant "un document [diffusé aux] conseils départementaux de l'Ordre pour délimiter les situations où les jeunes médecins ne doivent pas être inscrits à l'Ordre et donc ne pourront pas exercer".

"Nous avons mis en place un logiciel de recensement des plaintes et signalements, dès lors qu'ils arrivent dans les conseils départementaux."

Jean-Marcel Mourgues

à France Inter

Le vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins prône également la création "de commissions départementales vigilance, sécurité, violence [pour] recenser ces violences et avoir des liens avec les parquets" ainsi que celle d'une "commission nationale des plaintes". Selon Jean-Marcel Mourgues, dès cet été, une "enquête va être menée [auprès des] médecins pour savoir leur vécu, notamment nos consœurs".

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