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Violences sexuelles dans le sport : des "témoignages quasi quotidiens" déplore une association de victimes

"C'est un véritable fléau dans la société", a indiqué sur franceinfo l'association Colosse aux pieds d'argile qui recueille des témoignages de victimes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Photo d'illustration. (FRANCOIS DESTOC  / MAXPPP)

"Pour nous, c'est le quotidien de notre activité". Colosse aux pieds d'argile recueille des témoignages quasi quotidiens de victimes, "nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que c'est un véritable fléau dans la société", a expliqué mercredi 29 janvier sur franceinfo, Pierre Dangoumau président de l’association après les révélations de l'Equipe. Le journal a publié des témoignages d'anciennes sportives de haut niveau dans le patinage artistique et la natation, qui ont subi des violences sexuelles.

L'association travaille "sur la prévention de la pédocriminalité par des séances de sensibilisation et de formations d'encadrants", dans les milieux sportifs. Elle "propose un accompagnement et une orientation aux victimes soit en direction de la justice, soit vers des psychologues, victimologues, c'est le quotidien de notre travail", a précisé Pierre Dangoumau.

Ces témoignages publiés dans l'Equipe ne vous surprennent pas ?

Pierre Dangoumau : Absolument pas. Pour nous, c'est le quotidien de notre activité. Colosse aux pieds d'argile recueille des témoignages quasi quotidiens de victimes et nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que c'est un véritable fléau dans la société. Et ça continue. Si ce phénomène disparaissait nous disparaitrions avec. Ce serait très bien mais on n'est pas à la veille de la disparition de ce fléau. Sébastien Boueilh [ancien rugbyman et lui-même victime de viol], notre directeur fondateur qui a créé l'association en 2013, s'est positionné sur la prévention de la pédocriminalité par des séances de sensibilisation et de formations d'encadrants. Cette action a généré des témoignages innombrables de victimes. L'association propose un accompagnement et une orientation à ces victimes soit en direction de la justice, soit vers des psychologues, victimologues, c'est le quotidien de notre travail.

Pourquoi ce tabou est-il aussi difficile à briser dans le milieu du sport ?

Ce n'est pas que dans les milieux du sport. L'association s'est positionnée dans ce milieu mais ça a largement débordé le milieu du sport, puisque nous intervenons dans les établissements scolaires, auprès des collectivités territoriales et on a beaucoup de témoignages dans le milieu familial, le milieu qui est le plus touché par le phénomène.

Avec ces témoignages, pensez-vous que ce soit le début de la fin de l'omerta ?

Il faut l'espérer. Je pense que quand des champions ou championnes de la notoriété d'Isabelle Demongeot parlent, ça parle au public. Nous pensons qu'il y aura des témoignages de sportifs connus et que ça fera avancer les choses. Colosse aux pieds d'argile fait des réunions où sont invités tous les adultes de la commune où se déroule la réunion. Les parents, oui, il faut les sensibiliser. Nous faisons ce que nous pouvons mais nous ne pouvons pas tout assurer.

Faut-il renforcer la surveillance des entraîneurs ?

Le filtrage des entraîneurs diplômés c'est déjà fait. Pour les bénévoles ce n'est pas encore fait. C'est un projet que nous portons depuis 2016, notamment le filtrage de tous les bénévoles, de façon à ce que des personnes qui ont déjà été condamnées pour des faits cet ordre ne puissent pas réitérer leurs méfaits auprès d'autres enfants. C'est quelque chose qui devrait pouvoir se faire parce qu'il y a une expérimentation qui est en cours dans le Centre-Val de Loire. Ça n'évitera pas les faits de pédocriminalité pour des personnes qui n'ont pas été condamnées. Nous avons plusieurs conventions avec des fédérations dont la plus connue, est celle de rugby. Avec la fédération de basket aussi. Toutes les fédérations ont ce problème, même si le plus souvent ça a été mis sous le mouchoir, mais ça commence à sortir. Nous sommes sollicités de toutes parts, nous avons quatre intervenants sur le terrain avec Sébastien Boueilh, qui sont en permanence en train de sensibiliser ou de faire des formations.

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