Hollande veut "revenir sur le rythme de réduction des effectifs" dans l'armée
"La situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la loi de programmation militaire ". Voici la principale annonce, dévoilée par François Hollande lors de ses vœux aux armées, prononcés ce mercredi à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, en route pour le Golfe. Pour rappel, cette réduction des effectifs concerne 7.500 postes cette année, et 34.000 en six ans ; un conseil de défense doit être organisé mercredi, à l'issue duquel il "prendra aussitôt la décision ". Cette réduction ne s'appliquera qu'à partir de 2016.
Une annonce qui était attendue dans un contexte particulier, une semaine après les attentats à Paris, et alors que 10.000 militaires ont été déployés sur le territoire pour des missions de sécurisation, pour au moins deux semaines selon les informations recueillies sur place.
"L'armée est au service de la République, elle fait partie de l'unité nationale"
François Hollande a insisté sur la tâche compliquée qui était dévolue à l'armée française, à la fois à l'intérieur du pays, mais aussi pour répondre à la menace djihadiste sur des théâtres d'opérations extérieures. C'est pourquoi le chef de l'État a voulu se montrer compréhensif, en rassurant les militaires sur le maintien des crédits de la défense, ou encore en condamnant les bugs du logiciel Louvois pour le paiement des soldes : "Je ne peux pas accepter que nos militaires puissent connaître des erreurs dans le paiement de leurs soldes ".
Daech, dans le viseur
François Hollande a aussi longuement évoqué les terrains sur lesquels sont déployés les militaires français. Au Mali, en Centrafrique - où l'effort va être réduit, seuls 800 hommes environ resteront à l'automne prochain - mais surtout au Moyen-Orient. Le chef de l'État est d'abord revenu sur un regret, celui que la communauté internationale n'ait pas agi contre Bachar al-Assad en Syrie : "C'était notamment à la fin du mois d'août 2013, début du mois de septembre que la communauté internationale aurait dû déjà agir. La France était prête, les ordres avaient été donnés, les dispositifs étaient en place ".
À bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, il a aussi longuement évoqué la lutte contre Daech. le porte-avions, justement, qui fait route pour le Golfe. "Grâce au Charles-de-Gaulle, nous disposerons d'informations précieuses, de renseignements. Nous pourrons si nécessaire mener des opérations en Irak avec encore plus d'intensité et d'efficacité ", a notamment expliqué le président de la République. La France participe à la coalition internationale menée par les États-Unis depuis l'automne dernier, en menant des frappes contre les djihadistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.