Lutte contre l'homophobie à l'école : il faut "détruire tous ces stéréotypes de genre qui sont la base des discriminations", affirme SOS Homophobie
Il faut "détruire tous ces stéréotypes de genre qui sont la base des discriminations", a affirmé jeudi 2 février sur franceinfo Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobie, alors que le ministère de l'Education va lancer en mai une campagne de sensibilisation contre l'homophobie à l'école, axée sur l'accueil des élèves LGBT+. Pap Ndiaye affirmant vouloir franchir "une étape décisive" sur ce sujet après le suicide du jeune Lucas, 13 ans, le 7 janvier à Golbey, près d'Épinal dans les Vosges. SOS Homophobie, qui intervient depuis plus de dix ans en milieu scolaire, plaide pour sensibiliser "les jeunes, mais également "encadrants, professeurs, et tout le personnel de l'Éducation nationale".
franceinfo : Est-ce qu'il y a vraiment urgence à agir ?
Lucile Jomat : Oui, il y a clairement urgence à accélérer. On l'a vu avec le petit Lucas. Mais il y a également beaucoup de jeunes qui sont en souffrance dans les établissements scolaires. Il ne faut pas les oublier et il faut vraiment qu'on agisse pour que ça s'arrête. Cela veut dire sensibiliser aux stéréotypes, sensibiliser à la lutte contre les LGBTphobies.
"Il faut donner des informations, des clés, à la fois aux jeunes, mais également aux encadrants, aux professeurs, à tout le personnel de l'Education nationale. C'est vraiment important que tout le monde soit sensibilisé."
Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobieà franceinfo
Comment est-ce que l'on sensibilise ?
La clé, c'est déjà de détruire tous ces stéréotypes de genre qui sont la base des discriminations. Et c'est vraiment à partir de là que l'on pourra faire avancer la lutte contre les discriminations. Pour nous, c'est vraiment indispensable de lutter contre ces stéréotypes qui sont vraiment le fléau de ces discriminations. C'est omniprésent.
SOS Homophobie édite tous les ans un rapport sur les LGBTphobies à partir des témoignages que l'on reçoit. On voit qu'il y a toujours des jeunes qui subissent des discriminations. Et le harcèlement, cela prend part dans 40% des cas. C'est vraiment quelque chose qu'il faut prendre en compte et contre lequel il faut vraiment lutter.
Est-ce que c'est particulièrement compliqué dans cette tranche d'âge, en début d'adolescence où la moquerie fait partie du quotidien ?
Oui, il y a la moquerie qui fait partie du quotidien. Il y a, au collège, le fait d'avoir un petit truc différent des autres qui va être l'élément qui va déclencher le harcèlement et les discriminations. Ça marche pour toutes les discriminations. Mais on est un peu en retard pour les LGBTphobies. Donc c'est vraiment pour ça qu'il a besoin de sensibiliser les gens.
Est-ce que ces discriminations, la source de ces moqueries, l'intolérance, peut venir de la maison ?
Exactement, elle peut venir de la maison. C'est une des particularités des LGBTphobies. La maison n'est pas forcément un lieu où on est en sécurité. C'est indispensable pour les jeunes de trouver un espace où ils se sentent bien, que ce soit avec des camarades, avec des professeurs, avec une infirmière ou un infirmier. C'est vraiment indispensable de trouver une personne avec qui pouvoir discuter librement.
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