"Il faut que le pèlerin soit dans une bulle sanitaire" : la ville de Lourdes fait appel à des professionnels pour redonner confiance aux touristes religieux
Lourdes, qui vit du tourisme religieux, s’est adjoint les services d’un bureau de certification pour mettre en place des procédures adaptées et faire revenir les touristes-pèlerins, parfois fragiles ou malades.
Le long de l'Avenue de la grotte, qui descend vers le sanctuaire à Lourdes, les rideaux de fer sont quasiment tous baissés. Hôtels, restaurants, magasins de souvenirs sont fermés. À cause de la crise sanitaire du Covid-19, il n'y a pas foule depuis plus d'un an, constate Pascal Fourticq, la directrice de l'office de tourisme. "En temps normal, vous avez un flux de pèlerins qui se dirigent vers le sanctuaire pour assister à des célébrations, indique-t-elle. D'habitude, il y a énormément de monde partout."
Sécuriser la venue des personnes malades
Au sanctuaire, les immenses allées sont presque vides. Stéphane, venu du Mans, n'en croit pas ses yeux. "La dernière fois, c'était plus impressionnant, souffle-t-il. Avec le monde qu'il y avait..." Tout est ouvert, explique pourtant Matthias Terrier, le directeur du département Ressources du sanctuaire. "Le site est ouvert. Il n'a été fermé que lors du premier confinement. Mais l'enjeu majeur pour le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, c'est de continuer à faire en sorte que les personnes fragiles, quelles qu'elles soient, en particulier personnes malades, puissent accomplir les actes du pèlerin en toute sécurité."
Le sanctuaire a travaillé avec le bureau de certification Bureau Veritas pour mettre au point les différents protocoles : distanciation sociale, gestion des flux. Frédéric Leduc s'est par exemple penché sur l'accès à la grotte : "Les pélerins souhaitent toucher le rocher, cela fait partie des grands gestes forts du site. On a préféré maintenir ce site fermé, car il est très difficile de désinfecter le rocher..."
"Nous allons adapter un sens unique de circulation et faire le nécessaire pour que chacun puisse se désinfecter les mains."
Frédéric Leducà franceinfo
La mission de Bureau Veritas s'est étendu aux 140 hôtels de la ville. La certification permet de rassurer le clients, explique Hervé Jeanson, le président du club des hôteliers. "L'idée nous est venue l'été dernier lorsque nous avons ouvert, indique-t-il. Certains établissements ont travaillé sur une certification à ce moment-là avec un certain succès. Les clients faisaient le choix de venir dans un hôtel qui était certifié. Nous en avons tiré les conclusions collectivement et il nous fallait absolument généraliser cette procédure de certification. En effet, Lourdes est un marché de groupes, qui viennent du monde entier. Et dans ces groupes, vous avez des malades. Il fallait rassurer tout cet écosystème."
"Il faut que le touriste, le pèlerin, soit dans une bulle sanitaire, de son arrivée à l'aéroport jusqu'à son départ de la ville de Lourdes", résume ainsi Jacques Pommeraud, le directeur général France de Bureau Veritas.Cette bulle ne devrait grossir que très progressivement : une cinquantaine d'hôtels seulement vont rouvrir cet été pour la clientèle individuelle. Les grands rassemblements sont encore interdits.
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