Immigration clandestine : la "prime à la délation" critiquée
Après plus de six mois d'enquête, l’opération a été lancée hier à l’heure du laitier dans trois arrondissements de Paris. Des dizaines de perquisitions simultanées ont permis d’arrêter onze personnes : huit organisateurs, du passeur à la tête de réseau, et trois étrangers en situation irrégulière.
Selon le ministre de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale, ces filières faisaient payer à des ressortissants d’origine asiatique quelque 3.000 euros "pour faire leur sale travail". Pour Eric Besson, ce sont des "filières mafieuses, des filières criminelles" qui "gagnent beaucoup d’argent".
Et le ministre leur promet "la guerre" . Son arme : des permis de séjour provisoires aux clandestins victimes de ces filières, et qui décideraient de coopérer avec la police. Des instructions en ce sens seront bientôt transmises aux préfets.
Un projet que France Terre d’Asile (FTA) juge "spectaculairement inefficace" . Une simple "saillie médiatique" qui "reprend une idée de Nicolas Sarkozy" en 2003. Une idée que le ministre de l’Intérieur voulait appliquer aux victimes des réseaux de prostitution. Or, six ans après cette proposition, les victimes de la prostitution "sont toujours là, toujours sans papiers. Simplement moins visibles sur les trottoirs, elles travaillent dans des conditions nettement plus dangereuses", écrit FTA dans un communiqué.
SOS Racisme appelle également Eric Besson à "renoncer" à son projet, pour ne pas "livrer plus longtemps les sans-papiers à un arbitraire administratif et à une complexification du droit".
Gilles Halais avec agences
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