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Crise franco-italienne sur l'immigration : "La coopération avec les autorités italiennes demeure pleine et entière", assure le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes

Alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait critiqué la gestion de l'immigration par l'Italie, provoquant quelques remous diplomatiques, cela ne remet pas en question la coopération entre les deux pays selon le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers à la frontière franco-italienne à Vintimille (VALERY HACHE / AFP)

"La coopération avec les autorités italiennes demeure pleine et entière", assure ce vendredi sur franceinfo Benoît Huber, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Il réagissait aux tensions entre la France et l'Italie sur les questions migratoires depuis que Gérald Darmanin a critiqué la gestion faite par la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Benoît Huber affirme également que "l'Italie respecte les engagements qui sont les siens à la frontière franco-italienne".


franceinfo : Quelle est votre opinion sur les mesures italiennes de contrôle de l'immigration vers la France ? 

Benoît Huber : Les autorités italiennes font face à un flux d'immigrations très important. Une grande partie de ces étrangers se retrouvent ensuite à la frontière franco-italienne. On constate depuis plusieurs années que la coopération avec les autorités italiennes demeure pleine et entière. Aujourd'hui, dans les Alpes-Maritimes, ce sont 116 interpellations dans les dernières 24h qui ont été réalisées et nous avons pu réaliser autant de réadmissions que nous en réalisons de façon habituelle. Concernant ceux qui arrivent à la frontière [franco-italienne] 90% sont arrivés par les côtes du sud de l'Italie, ce sont des Guinéens, des Ivoiriens, des Tunisiens dans une moindre mesure. Quand ils se présentent à Menton, ceux qui arrivent par la route dite des Balkans, c'est aujourd'hui moins de 10% du flux. 

L'Italie respecte les engagements qui sont les siens à la frontière franco-italienne

Benoît Huber

à franceinfo

L'Italie fait donc bien son travail selon vous ? 

L'Italie respecte les engagements qui sont les siens à la frontière franco-italienne concernant la non-admission des personnes qui sont interpellées dans la bande frontalière. Il y a ensuite beaucoup à dire sur le développement de cette coopération et l'efficacité de l'action visant à limiter les arrivées sur les côtes italiennes mais le sujet dépasse le cadre de la seule relation bilatérale franco-italienne. En tout cas, ici, à Menton et dans les Alpes-Maritimes, on constate que cette coopération continue à se développer et à produire ses effets.

L'Italie est censée enregistrer tous ceux qui arrivent sur son sol d'abord et ensuite discuter avec la France pour l'accueil et la répartition des réfugiés. C'est bien ce qu'il se passe, n'est-ce pas ? 

Les autorités italiennes enregistrent les migrants qui se présentent à leur arrivée sur leurs côtes. Moi, je ne vois que ce qu'il se passe à la frontière avec les Alpes-Maritimes. Il y a plusieurs situations avec ceux que nous interpellons : les personnes qui se déclarent mineures - celles qu'on appelle les mineurs non-accompagnés - font l'objet d'un traitement spécifique, avec une prise en charge des services du département et une évaluation de la minorité. Si elles sont effectivement mineures, elles sont prises en charge par l'aide sociale. Si ces personnes sont finalement reconnues majeures, elles sont remises aux autorités italiennes, qui les reprennent, conformément aux engagements internationaux qui les lient à la France. 

Est-ce que vous vous attendez à l'arrivée de plus de migrants ?

On constate qu'il y en a quatre fois plus que l'année dernière. C'est une réalité que nous vivons au quotidien. Nous, au niveau territorial et au niveau des Alpes-Maritimes, notre préoccupation est de faire en sorte que tous ceux qui se présentent n'entrent pas librement sur le territoire français puisqu'il y a des règles qui s'appliquent. C'est pour cela que le ministre de l'Intérieur et la Première ministre ont décidé de renforcer les contrôles à la frontière et ont mis à notre disposition des moyens supplémentaires. Depuis le début de cette semaine, quatre unités de forces mobiles viennent renforcer les effectifs locaux.

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