"Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire" : retrouvez les annonces d'Edouard Philippe sur l'immigration

Article rédigé par franceinfo
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Edouard Philippe/Immigration

Les annonces du gouvernement font suite aux débats à l'Assemblée nationale. Deux points sont particulièrement attendus : les quotas d'immigration économique et l'aide médicale d'Etat. 

Ce qu'il faut savoir

Le sujet est sensible. Le Premier ministre, Edouard Philippe, annonce mercredi 6 novembre une série de 20 mesures sur l'immigration. Cette prise de parole fait suite aux débats à l'Assemblée nationale, et le climat s'annonce d'ors et déjà tendu. Emmanuel Macron, en visite d'Etat en Chine, a refusé de s'exprimer sur la question lors du point presse. 

"La réponse est européenne." La conférence de presse commence par la prise de parole d'Edouard Philippe, Premier ministre, d'Amélie de Montchalin, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargée des affaires européennes, et de Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur. Tous trois insistent sur l'importance de la collaboration - européenne et interministérielle - pour répondre à la crise migratoire. Dans les prochaines semaines, le gouvernement sera en tournée en Europe pour faire "valoir les positions" de la France sur la question. 

Une politique des quotas décriée. C'est l'un des objectifs annoncés du gouvernement : la mise en place de quotas pour l'immigration économique, afin de pallier les problèmes de recrutement de certains secteurs. Dans une note du gouvernement consultée par France Télévisions mardi, la politique des quotas est présentée comme un moyen de faciliter les recrutements de personnes étrangères dans les secteurs en tension. Cette mesure est décriée par les associations et la gauche, qui dénoncent une "bonne et une mauvaise immigration", comme par le RN. "La priorité d'un gouvernement, c'est de donner de l'emploi à ses propres compatriotes", a réagi Marine Le Pen sur franceinfo.

Autre point de tension : la restriction de l'accès aux soins. Le gouvernement prévoit l'instauration d'un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d'asile ne puissent accéder à la Protction universelle maladie (Puma), ce dont ils peuvent aujourd'hui bénéficier dès l'enregistrement de leur demande d'asile. Selon la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, la Puma est "dévoyée" par les demandeurs d'asile venus de Géorgie et d'Albanie, "a priori des pays sûrs"

Les délais d'instruction des demandes d'asile devraient être réduits. La loi votée en 2018 à ce sujet n'a pas encore eu les effets escomptés. En moyenne, les demandeurs d'asile doivent patienter douze mois pour voir leur demande instruite. L'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) devraient se voir attribuer des "crédits supplémentaires" pour accélerer ces procédures.