Immigration : le gouvernement ne renonce pas à trouver "un compromis" avec LR, malgré ses divergences avec le parti
Le gouvernement ne désespère pas de négocier avec Les Républicains (LR), sur l'immigration. "Il a été arrêté que Gérald Darmanin et moi-même allons discuter avec les formations politiques" et "les groupes parlementaires pour voir si un compromis est possible sur une réforme", rappelle le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lundi 22 mai sur franceinfo. "Laissons le temps nécessaire à cette discussion que nous allons commencer dans les prochains jours", temporise-t-il, alors que LR a déjà avancé ses pions.
>> Immigration : les leaders de LR dévoilent deux propositions de loi pour "reprendre le contrôle"
LR opposés au titre de séjour pour les métiers en tensions
Dans le Journal du dimanche, la veille, les ténors du parti ont en effet dévoilé deux propositions de loi pour "reprendre le contrôle" en matière d'immigration. Elles prévoient notamment la possibilité d'organiser un référendum sur la politique migratoire ou le rétablissement du délit de séjour. Le président des Républicains et les présidents des groupes de droite au Parlement font surtout barrage à la création d'un nouveau titre de séjour pour les métiers en tension.
"Aucun texte qui ne comporterait de nouvelles pompes aspirantes comme cette régularisation massive ne sera voté au Sénat", a par exemple affirmé le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. "Nous parlons d'hommes et de femmes qui sont sur le territoire depuis plusieurs années, ce n'est pas un appel d'air", rétorque Olivier Dussopt. Avant d'être réagencé, repoussé puis ré-annoncé, le projet de loi du gouvernement prévoyait en effet la régularisation des travailleurs dans les secteurs en "tension".
Le ministre défend la mesure
La mesure sera-t-elle dans le texte final, une fois les consultations passées ? Le ministre du Travail botte en touche, mais il continue de la défendre. "Nous souhaitons simplement rendre plus solides des situations juridiques, à la fois au bénéfice des salariés concernés, mais aussi au bénéfice de leurs employeurs qui, dans des secteurs comme la restauration, comme le tourisme, en sont demandeurs", affirme-t-il.
Autre proposition de LR : inscrire dans la Constitution "la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen (...) quand 'les intérêts fondamentaux de la nation' sont en jeu", en considérant que l'immigration entre dans cette case. C'est "inenvisageable", selon Olivier Dussopt. C'est le contraire de la construction européenne et ça nécessite évidemment une révision constitutionnelle, chose assez impossible à mes yeux, surtout dans ce sens-là, et qui par ailleurs singulariserait et stigmatiserait la position de la France au sein de l'Union européenne", pointe-t-il.
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