Loi immigration: des syndicalistes, associatifs et universitaires demandent son retrait à Emmanuel Macron, "plutôt qu’une tâche indélébile sur nos principes républicains"

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, une dizaine de personnalités demandent le retrait du projet de loi immigration, dénonçant le "vent mauvais" en France et en Europe, le "poison grandissant de la haine et du rejet de l'autre".
Article rédigé par franceinfo - avec AFP
Radio France
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Manifestation contre le projet de loi immigration, à Paris le 11 décembre 2023 (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, des responsables d'associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et des universitaires demandent dimanche 17 décembre à Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte que s'est procurée franceinfo, le retrait du projet de loi immigration, "tache indélébile sur nos principes républicains"

À la veille de l'examen du texte par des députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), les signataires demandent "solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes".  

Le texte est signé par les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, les responsables de la Cimade, de la Fondation Abbé-Pierre, de la LDH, de France Terre d'Asile, de l'Uniopss (associations du secteur social), ainsi que par François Héran, professeur au Collège de France, et Camille Schmoll (directrice de recherches à l'EHESS). Ces personnalités jugent que les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, "portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d'inconditionnalité d'accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d'entériner des logiques de préférence nationale".  

Les signataires considèrent comme autant de "compromissions" ou de "marchandages" des mesures comme le conditionnement des prestations sociales à cinq ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME), le durcissement de l'accès aux titres de séjour ou encore la promesse d'accroître les expulsions.

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