Loi immigration : "J'ai le sentiment du devoir accompli", assure Elisabeth Borne

"J'ai le sentiment du devoir accompli", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne ce mercredi sur France Inter, au lendemain de l'adoption de la loi immigration par le Parlement. "On voulait faire voter un texte sur des mesures utiles, efficaces, attendues par nos concitoyens, avec deux objectifs : éloigner plus rapidement, plus efficacement ceux qui n'ont pas le droit d'être en France et mieux intégrer ceux que nous choisissons d'accueillir", a ajouté la cheffe du gouvernement.

Alors que tous les députés Les Républicains (LR) et ceux du Rassemblement national (RN) ont voté pour ce projet de loi, Elisabeth Borne refuse de parler d'un texte durci en commission mixte paritaire (CMP). "C'est un texte qui a été voté au Sénat, qui a été durci au Sénat, et qui, dans sa version issue du Sénat, comportait des mesures dont nous ne voulions pas." 

Pas de crise au sein de la majorité présidentielle, selon Borne

"Je ne juge pas" les députés de la majorité "qui n'ont pas voté ce texte", a déclaré Elisabeth Borne sur France Inter ce mercredi. La veille, près d'un quart des députés macronistes ont refusé de voter pour le projet de loi immigration, réécrit par la commission mixte paritaire (CMP) et finalement adopté par le Parlement mardi soir. 

"J'ai passé des heures avec notre majorité", affirme la Première ministre. "Près de 80% de nos députés ont voté ce texte et moi je veux remercier ceux qui l'ont voté. C'est grâce à eux qu'on peut faire adopter un texte sans les voix du Rassemblement national. C'est grâce à eux qu'on n'est pas tombé dans le piège tendu par le Rassemblement national. Ensuite, je ne juge pas ceux qui n'ont pas voté ce texte". 

La Première ministre se dit consciente de ce qui a été demandé aux députés de la majorité depuis que l'Assemblée nationale a voté une motion de rejet du projet de loi immigration lundi 11 décembre. "En quelques jours, on a dû partir d'un texte du Sénat qui ne nous convenait pas et le modifier profondément", assure Elisabeth Borne.

"On est sur des sujets extrêmement sensibles sur lesquels un certain nombre de députés avaient besoin de prendre un temps que nous n'avions pas"

Elisabeth Borne, Première ministre

à France Inter

À ces parlementaires, la Première ministre leur dit "que nous allons évidemment nous parler et surtout à porter ensemble des combats".

Au lendemain de ce vote qui a fracturé les bancs de l'Assemblée nationale occupés par les députés de la majorité, la cheffe du gouvernement affirme cependant "qu'il n'y a pas de crise dans la majorité. On souhaite avancer et continuer à avancer dans le cap fixé par le président de la République et continuer à apporter des réponses à notre pays et aux Français".