Prolonger la rétention administrative des étrangers sous OQTF "ne servira à rien", analyse le président de la LDH

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé vouloir prolonger la rétention administrative jusqu'à 210 jours Actuellement, cette durée maximale dans un centre est applicable uniquement en matière terroriste.
Article rédigé par franceinfo
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Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, le 22 mars 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Prolonger la rétention administrative des étrangers sous OQTF "ne servira à rien parce que c'est une question qui se pose par rapport aux pays d'accueil", rétorque mercredi 2 octobre dans franceinfo soir maître Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), au ministre de l'Intérieur favorable à une rétention administrative jusqu'à 210 jours.

"Pour les actes terroristes, la loi française prévoit déjà un délai pouvant aller jusqu'à 210 jours. Pour les crimes les plus graves, notre main ne doit pas trembler, il faut aller jusqu'à 180 jours, voire 210 jours", a déclaré Bruno Retailleau dans une interview au Figaro Magazine.

Mais Patrick Baudouin insiste : "Ça ne changera rien si vous avez un pays qui se refuse à donner les laissez-passer [consulaires, permettant d'expulser un étranger vers son pays d'origine] que vous preniez 30 jours, 60 ou 90 jours ou 180, ça ne changera rien, c'est une question de politique et d'accord avec les Etats considérés."

Le ministre de l'Intérieur fait "de la communication"

D'un point de vue général, Patrick Baudouin estime qu'on "ne peut pas admettre qu'on garde indéfiniment ou très longtemps les étrangers de cette manière", car "un centre de rétention c'est déjà un lieu d'enfermement qui ne respecte pas les conditions habituelles où les étrangers vont avoir des droits extrêmement restreints".

Avec un tel positionnement, le ministre de l'Intérieur fait "de la communication", poursuit Patrick Baudouin pour qui ces "annonces reposent sur un positionnement politique très démagogique qui n'aboutit à rien". Pour le président de la LDH, ce problème doit être traité avec "humanité, justice et efficacité". Il dénonce "une méfiance généralisée, vis-à-vis de tous les étrangers".

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