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Inégalités : un rapport s'alarme d'une "fracture sociale" persistante en France

D'après l'Observatoire des inégalités, l'école "ne réduit pas assez" les écarts entre cadres et ouvriers.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un porte-monnaie. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Les inégalités "demeurent béantes" en France entre les classes populaires et aisées, en termes de revenus mais aussi de patrimoine, de réussite scolaire et même de santé, affirme l'Observatoire des inégalités dans un rapport publié jeudi 8 juin. L'organisme s'alarme d'une "fracture sociale" dangereuse pour la démocratie. 

"Ce qui choque, c'est le décalage entre le discours public sur l'égalité des chances et la réalité", a affirmé lors d'une conférence de presse l'un des deux auteurs de ce rapport, Louis Maurin, directeur de cet organisme indépendant qui dresse tous les deux ans un état des lieux des inégalités en France.

Depuis quelques années, le débat public s'est surtout focalisé sur les inégalités liées à la couleur de peau, à l'âge ou au genre, au point que l'analyse "en termes de positions sociales" a pu paraître "disqualifiée", a-t-il déploré, dénonçant l'"hypocrisie" des politiques.

Une source de tensions dans la société

D'après ce rapport, les 10% les plus riches gagnent près de trois fois plus que les 10% les plus pauvres. En outre, les cadres sont également beaucoup moins touchés par la précarité et par le mal-logement. Ils souffrent moins de certains problèmes de santé, au point qu'un cadre "peut compter sur six années de vie supplémentaires" par rapport à un ouvrier. 

La "fracture sociale" se fait aussi nettement sentir à l'école, qui certes "n'augmente pas les inégalités", mais "ne les réduit pas assez". Entre 2010 et 2020, la part d'enfants d'ouvriers ou d'employés ayant obtenu un diplôme de niveau bac+5 a doublé, de 6 à 13%, mais celle des enfants de cadres et de professions intermédiaires aussi, de 22 à 40%.

Malgré le déclin du monde ouvrier constaté depuis au moins 30 ans, les différences entre classes sociales "restent un puissant moteur de fracturation" et donc de tensions dans la société, insistent les auteurs du rapport. Ils appellent à un débat sur une redistribution plus équitable des richesses, sans se focaliser sur une "poignée d'hyper riches", car dans ce cas "on n'aura rien réglé du tout".

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