Info franceinfo Déploiement de points d'eau dans l'espace public : 75% des lieux concernés ne respectent pas la loi

L'association No plastic in my sea révèle, sur franceinfo, qu'une grande partie des établissements recevant du public ne respectent pas la loi sur le déploiement de points d'eau, comme les fontaines à eau.
Article rédigé par franceinfo
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Un homme s'hydrate à une fontaine à eau, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), le 21 août 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

L'association No plastic in my sea révèle mercredi 10 janvier en exclusivité sur franceinfo les résultats de son enquête nationale concernant le déploiement des points d'eau, comme les fontaines à eau. Selon Muriel Papin, déléguée générale de l'association, "75%" des établissements recevant du public (plus de 300 personnes simultanément) en France ne respectent pas la loi de janvier 2022. Ils sont tenus d'être équipés d'au moins une fontaine d'eau potable accessible au public, d'après le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Le rapport d'enquête mené par l'ONG sur le territoire "dans les gares, les aéroports, les centres commerciaux, les musées, etc.", montre que deux ans après l'entrée en vigueur de la loi, les objectifs ne sont pas respectés. En tout, des bénévoles ont visité "plus de 200 lieux sur tout le territoire", précise Muriel Papin. La loi anti-gaspi de 2022 (loi Agec pour anti-gaspillage pour l'économie circulaire) fixe notamment un objectif de 50% de réduction des bouteilles en plastique d'ici 2030 et impose aux lieux qui accueillent du public de proposer des points d'eau accessibles et faciles à identifier.

Face à ce constat, l'ONG appelle à une "mobilisation des pouvoirs publics pour que les acteurs appliquent la loi". Le but : "sortir du tout bouteilles plastiques qui nous est imposé collectivement avec toute la pollution que ça génère derrière".

Un manque de contrôles

Concernant les 25% des lieux qui possèdent ces points d'eau, l'ONG soulève un autre problème, celui de la signalétique : "Même dans les endroits où il y a des points d'eau, globalement ils ne sont pas indiqués. Dans ceux qu'on a trouvés, on a vraiment été à la recherche de ces points d'eau", détaille Muriel Papin.

Concernant les raisons invoquées par les acteurs, Muriel Papin rappelle que l'ONG avait déjà lancé une pétition sur le sujet et donc avait déjà discuté avec certains d'entre eux : "Ils avaient évoqué le Covid pour le retard et parfois un frein technique parce qu'il faut une arrivée d'eau". Elle évoque aussi "un frein économique" mentionné par les acteurs, dont certains vendent des bouteilles en plastique. Selon elle, ce n'est pas la raison principale, mais oui elle entre en jeu : "Il y a les deux".

La déléguée générale déplore enfin le manque de contrôles : "En dehors de ceux qu'on a faits, à ma connaissance, non", il n'y en a pas. Elle attend donc des pouvoirs publics "que des contrôles soient dépêchés et que les sanctions, parce que la loi prévoit des sanctions comme des amendes, soient appliquées". Muriel Papin l'assure, "c'est important, ce n'est pas anecdotique parce qu'en France, on consomme 15 milliards de bouteilles plastique par an pour l'eau et les boissons alors qu'on a une eau du robinet qui est globalement de qualité sur 95% du territoire".

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