Reportage L'IVG pratiqué par des sages-femmes est déjà expérimentée dans certains hôpitaux : "Ça nous a donné une souplesse d'organisation"

Le décret autorisant les sages-femmes à pratiquer les interruptions volontaires de grossessses (IVG) "instrumentales" doit être publié d'ici la fin de la semaine. Une vingtaine d'hôpitaux français expérimentent déjà la mesure.
Article rédigé par franceinfo
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Illustration, hôpital Nord Franche-Comté le 3 mai 2021 (MICHAEL DESPREZ / MAXPPP)

Pour faciliter l’accès à l’avortement, les sages-femmes vont désormais pouvoir pratiquer les interruptions volontaires de grossesses dites "instrumentales". Le décret les y autorisant doit être publié d'ici la fin de la semaine. Jusqu’à présent, la mesure était expérimentée depuis deux ans dans une vingtaine d’hôpitaux, et notamment à la Pitié Salpêtrière, à Paris.

Delphine Giraud y est sage-femme. Depuis un an, elle pratique comme les médecins des IVG instrumentales, sous anesthésie locale ou générale, et jusqu’à 14 semaines de grossesse : "C'est un vrai geste technique à apprendre mais j'ai travaillé sept ans en salle de naissance. Ça reste un geste de la sphère génitale qui est possible pour les sages-femmes parce que ce type de geste est déjà dans notre champ de compétences."

Une réponse au manque de praticiens

Le bilan de cette expérimentation est positif, se réjouit le chef du service, le Pr Marc Dommergues : "Les personnes qui demandaient une IVG étaient tout à fait partantes pour que l'IVG instrumentale soit faite par une sage-femme. C'est quelque chose qui était complètement accepté socialement." Une sage-femme qui pratique des IVG instrumentales, chirurgicales, cela fait aussi une personne en plus au tableau de service et une continuité d’activité quand un médecin est absent : "Effectivement, ça nous a donné une souplesse d'organisation que nous n'avions pas avant."

La loi répond aussi à la pénurie globale de personnel soignant, explique Bérengère Couillard, ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes : "C'est une réponse très concrète au manque de praticiens sur un certain nombre de territoires – et pas uniquement ruraux, on le voit aussi en plein Paris."

A Paris, les délais d’attente pour une IVG peuvent être longs, confirme Delphine Giraud :" Quand on reçoit des femmes en demande d'IVG, on leur dit : "Madame, il y a un délai de prise en charge d'une ou deux semaines". C'est même parfois trois semaines, au mois d'août ou lors des vacances de Noël, quand les centres d'IVG environnants ferment et que les femmes se tournent vers notre hôpital. Nos délais de prise en charge sont alors plus longs. On s'aperçoit dans ces moments-là de la détresse des femmes : confrontées à une grossesse non souhaitée, elles voulaient que le problème soit réglé rapidement." 

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