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Affaire Bettencourt : une information judiciaire pour subornation de témoin

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour subornation de témoin. Elle vise implicitement Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, car François-Maris Banier s'estime victime de faux témoignages. Le photographe a été condamné en première instance à trois ans de prison, 350.000 euros d'amende et surtout 158 millions d'euros de dommage et intérêt.
Article rédigé par Jean-Philippe Deniau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Françoise Bettencourt-Meyers à Bordeaux, en février 2015, lors du procès de l'affaire Bettencourt  © MaxPPP)

François-Marie Banier a décidé de contre-attaquer. Le photographe a été condamné à trois ans de prison (dont six avec sursis), 350.000 euros d'amende et surtout 158 millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir abusé de la faiblesse de Liliane Bettencourt. Mais il a fait appel et a porté plainte contre la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers.

Il l'accuse d'avoir recueilli de faux témoignages contre lui. Le parquet de Paris vient d'ouvrir une information judiciaire pour subornation de témoin.

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L'enquête parisienne se poursuit

La première instruction, conduite à Bordeaux, avait conclu à la crédibilité des témoignages accablants de Claire Thibout, l'ancienne comptable des Bettencourt, et avait abouti à la condamnation en juin dernier de ceux qui avaient abusé la milliardaire. François-Marie Banier, le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, l'avocat Pascal Wilhelm... Mais depuis 2012, une seconde enquête est ouverte à Paris. Elle remet en cause le scénario retenu à Bordeaux. Pour le juge Le Loire, Claire Thibout aurait menti et il l'a d'ailleurs mise en examen pour faux témoignage aggravé

Maintenant, le juge soupçonne Françoise Meyers-Bettencourt d'avoir versé, à la comptable, 400.000 euros de dons ainsi que 300.000 euros sous forme de prêt pour la remercier d'avoir fourni ce faux témoignage.

Les juges de Bordeaux connaissaient l'existence de ces versements, mais avaient écarté la thèse de la subornation de témoin. Le juge parisien, lui, considère l'inverse, il devrait donc logiquement engager des poursuites contre François Meyers-Bettencourt. Dans cet imbroglio judiciaire, on finit par se demander si la justice n'est pas en train de juger deux fois la même affaire.

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