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Affaire Merah : une enquête préliminaire après des plaintes contre la DCRI

Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire après le dépôt de plaintes visant la DCRI et son ancien dirigeant, Bernard Squarcini. Le père de l'un des soldats tués, Abel Chennouf, reproche depuis plusieurs mois à la DCRI de ne pas avoir assez encadré Mohamed Merah qui avait pourtant été interrogé par ces services.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

Le parquet de Paris va
tenter d'apporter un éclairage sur le rôle joué par la DCRI dans l'affaire
Merah. Une enquête préliminaire a été ouverte, après que des plaintes, visant
notamment la Direction centrale du renseignement intérieur (la DCRI), ont été
déposées par la famille du caporal Abel Chennouf, l'un des militaires tués par
Mohamed Merah en mars dernier. C'est l'IGPN, la "police des polices ",
qui est chargée de l'enquête.

Les plaignants accusent la
DCRI
, et plus particulièrement son patron de l'époque, Bernard Squarcini, de ne
pas avoir été assez vigilants quant à la dangerosité de l'auteur présumé des
meurtres de Toulouse et Montauban. Suite à ses voyages au Pakistan et en
Afghanistan, Mohamed Merah avait été entendu par les services de la DCRI en
novembre 2011.

Le flou autour de
possibles failles du renseignement

La question de savoir s'il
y a eu des failles dans l'action de la DCRI est posée depuis le début de
l'affaire. Dans les jours qui ont suivi la mort de Mohamed Merah, une première
délégation parlementaire était chargée d'interroger Bernard Squarcini et son
homologue à la sécurité extérieure. Son président avait conclu qu'il ne pouvait
y avoir "aucune faille "
des services de renseignement.

Mais selon des
informations révélées en octobre dernier par Libération, la DCRI aurait ralenti
les investigations
sur Mohamed Merah. Un dossier aurait pu être transmis au
parquet antiterroriste dès juin 2011. La DCRI aurait finalement rédigé une
simple note suite au "débriefing préventif " de novembre avec Mohamed
Merah, début 2012. Fin janvier, Manuel Valls reconnaissait qu'il y avait eu "une
série de dysfonctionnements
".

Les familles des victimes
demandent avec insistance la déclassification de certains documents de la DCRI.
Ceux-ci pourraient notamment révéler si Merah était ou non un agent double
engagé par les services de renseignement. L'enquête préliminaire ouverte par le
parquet pourrait donner déboucher – ou pas – sur l'ouverture d'une instruction. 

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