Affaire Rocancourt : l'ex-secrétaire d'Etat Kofi Yamgnane mis en examen pour trafic d'influence

L'ancien secrétaire d'Etat PS Kofi Yamgnane a été placé en garde à vue puis mis en examen pour trafic d'influence, mercredi 29 octobre. Il était entendu dans le cadre de l'affaire de corruption qui a valu une mise en examen à Christophe Rocancourt, surnommé "l'escroc des stars", selon une source judiciaire.

Les juges Roger Le Loire et Charlotte Bilger, du pôle financier de Paris, soupçonnent notamment Christophe Rocancourt d'avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser des situations administratives en lien avec des titres de séjour, selon une source proche du dossier. Le Monde (article abonnés) écrivait lundi que Kofi Yamgnane aurait été approché pour intervenir auprès des autorités françaises afin de faciliter la régularisation d'une jeune Marocaine sans papiers.

Ancien secrétaire d'Etat aux Affaires sociales et à l'Intégration (1991-1992) puis à l'Intégration (1992-1993) dans les gouvernements Cresson et Bérégovoy, Kofi Yamgnane avait ensuite été élu député PS du Finistère de 1997 à 2002. L'homme, qui possède la double nationalité française et togolaise, est aujourd'hui candidat à la présidentielle au Togo, qui doit se dérouler en 2015.

Un ex-patron du GIGN également mis en examen

Dans cette affaire qui vaut à Kofi Yamgnane d'être suspecté, Christophe Rocancourt a été mis en examen le 9 octobre, notamment pour escroquerie, trafic d'influence actif et blanchiment de fraude fiscale, et placé en détention provisoire. Sa compagne, l'un de ses avocats, Marcel Ceccaldi, l'ex-patron du GIGN Christian Prouteau et un notaire ont également été mis en examen, mais laissés en liberté.

Christophe Rocancourt s'est rendu célèbre en se faisant passer, dans les années 1990, pour un héritier du milliardaire américain Rockefeller, abusant ainsi plusieurs stars de Hollywood. Il a purgé cinq ans de prison aux Etats-Unis pour ces escroqueries. En février 2012, il a été condamné en France à 16 mois de prison, dont huit mois ferme, et 578 000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la cinéaste Catherine Breillat, à qui il avait extorqué plus de 700 000 euros.