Attentat rue Copernic : le suspect bientôt extradé du Canada vers Paris
Il sera jugé en France. Ce jeudi, après une semaine et demie de réflexion, la Cour d'appel d'Ontario a refusé de se saisir du dossier d'extradition d'Hassan Diab, suspecté par la France d'avoir confectionné et posé la bombe rue Copernic à 1980, tuant quatre personnes. Le comité de soutien à Hassan Diab, présent devant la Cour suprême a crié "Honte!". Pour l'avocat d'Hassan Diab, Me Donald Bayne "c'est un jour profondément décevant dans cette saga judiciaire " car la faiblesse du dossier "n'aurait jamais satisfait aux critères constitutionnels indispensables d'un procès criminel au Canada ".
L'extradition devrait intervenir rapidement, une fois qu'une équipe française chargée de son transfèrement sera arrivée au Canada. Il devrait arriver en France à la fin de la semaine. "C'est un immense soulagement que 34 ans après la mort de quatre Français, on ait enfin abouti à ce qu'on puisse envoyer dans les prisons françaises celui qui a été le premier à utiliser la terreur en France ", a estimé Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
"C'est un immense soulagement" (Crif)
"C'est un vieux dossier mais cela montre qu'il n'y a pas d'impunité dans les affaires de terrorisme ", a dit à Reuters Guillaume Denoix de Saint-Marc, président de l'association française des victimes du terrorisme (AFVT). "Cela fait des années que l'on se bat pour qu'il soit extradé et entendu par un juge d'instruction. Son extradition va permettre à la justice de savoir s'il est impliqué ou non dans cet attentat ", a-t-il ajouté. "C'est une étape importante mais ce n'est pas la dernière ".
Une saga judiciaire de sept ans
Ce Libano-Canadien de 60 ans, professeur de sociologie, atteste qu'il est innocent et dit être victime d'un homonyme. Il avait tenté ce dernier recours devant la Cour d'appel d'Ontario pour éviter absolument l'extradition. L'affaire dure depuis sept ans. En mai, une précédente demande d'annulation d'extradition avait déjà été rejetée par la justice canadienne.
Dès avril 2012, le gouvernement canadien avait autorisé sa remise aux autorités françaises. Une procédure suspendue suite à l'appel d'Hassan Diab. En juin 2011, un tribunal canadien avait autorisé cette extradition, notant cependant que le dossier à charge français était "faible ". De nouvelles recherches ont permis aux enquêteurs français de pratiquer des analyses graphologiques qui incriminent selon elle Hassan Diab.
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