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Déchéance de nationalité : Taubira persiste mais reste ministre

"La déchéance de nationalité n'est pas souhaitable" pour les Français binationaux a réaffirmé ce jeudi Christiane Taubira. L'opposition demande une nouvelle fois à la ministre de la Justice de quitter le gouvernement. Mais ce n'est pas ce que souhaitent l'Elysée et Matignon.
Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Christiane Taubira reste ministre de la Justice © maxPPP)

L'Elysée n'a pas du tout l'intention de se séparer de Christiane Taubira, malgré sa nouvelle "fronde" contre la déchéance de nationalité. Elle ne joue pas, elle redit sa conviction parce que les discussions ne sont pas finies. Ils va y avoir de longs débats au Parlement à partir du 4 février. 

Mais il ne faut pas oublier la deuxième partie de son propos : "Elle a dit de nouveau que la première et la dernière parole appartenaient au président, sur la révision constitutionnelle comme sur les autres sujets", insiste-t-on dans l'entourage de François Hollande. Une position subtile. Jean-Pierre Chevènement avait dit "un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule", Christiane Taubira invente le "j'ouvre ma gueule mais je reste parce que je suis loyale". Après tout, son cabinet rappelle qu'elle dit la même chose qu'une grande partie des parlementaires de gauche, sauf qu'elle est ministre. Au début du quinquennat, Delphine Batho avait dû partir pour moins que ça, après avoir critiqué le budget.

"Le pouvoir de nuisance de Christiane Taubira serait largement supérieur hors du gouvernement" Caroline Vigouroux, journaliste à L'Opinion et auteur du "Mystère Taubira"

Christiane Taubira, caution de gauche du gouvernement

François Hollande n'a pas du tout l'intention de se séparer de sa garde des Sceaux. Caution de gauche, elle serait plus dangereuse à l'exétrieur. "Elle reste et c'est bien elle qui défendra la révision au Parlement", confirme un proche de Manuel Valls : "La garde des Sceaux donne sa position mais elle est ultra légitimiste vis-à-vis du président." Mais le partage de la parole avec Manuel Valls, face au Parlement, n'est pas encore calé. 

Christiane Taubira joue un double jeu : elle s'oppose à l'extension de la déchéance de nationalité mais elle est raccord sur les questions sécuritaires. Hier encore, elle publiait une tribune avec son homologue de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dans Le Monde , pour dire que police et justice étaient "main dans la main" contre le terrorisme. Problème : cette énième dissonance expose de nouveau le chef de l'Etat au feu des critiques, à droite, sur son manque d'autorité. 

Des objectifs à plus long terme

Mais Christiane Taubira voit plus loin. En mars-avril, elle présente son projet de loi sur la "justice du XXIe siècle". Et puis, elle espère toujours proposer sa réforme de la justice des mineurs avant l'été. Elle est vraiment à son poste, il n'est pas question pour elle de ne pas terminer le travail. Et puis, elle veut faire contre-poids là où elle est. Elle compte notamment sur le Conseil d'Etat qui pourrait retoquer certaines mesures du projet de loi antiterroriste, notamment les gardes à vue de quatre heures sans avocat.

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