Rats à la prison de Fresnes : "La saleté n’est pas due seulement à la vétusté des locaux" mais à "une surpopulation"
L'Observatoire international des prisons assigne l'Etat devant le tribunal administratif de Melun à cause de la prolifération de rats, punaises, cafards et autres puces, au centre pénitentiaire de Fresnes. "Ce n’est pas le premier établissement qui est touché par ce type de phénomène," a expliqué sur franceinfo l'avocate Virginie Bianchi. Elle ajoute que "l’entassement des détenus dans des cellules... est également un vecteur de maladie et de malpropreté."
L’Observatoire international des prisons assigne l’Etat devant le tribunal administratif de Melun parce que, depuis deux mois, la prison de Fresnes est envahie par les rats et les insectes.
Une situation qui n’étonne pas du tout Virginie Bianchi, avocate et ancienne directrice adjointe du centre pénitentiaire de Clairvaux. "Ce n’est pas le premier établissement qui est touché par ce type de phénomène. C’est même assez récurrent, c’est même assez fréquent", a-t-elle déclaré lundi 3 octobre sur franceinfo.
Selon l’avocate, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis a ainsi été "infestée de punaises de lit il y a quelques années", tandis que "le centre pénitentiaire de Marseille Les Baumettes" est "dans un état dramatique". Virginie Bianchi explique qu’un "certain nombre d’établissements pénitentiaires en France sont victimes de rats, de punaises et autres animaux sympathiques" ajoutant que "la saleté ambiante n’est pas due seulement à la vétusté des locaux" mais à "une surpopulation qui fait qu’on ne peut pas jamais nettoyer à fond".
Lorsqu’un détenu attrape une maladie, dans la mesure où il n’est pas tout seul en cellule, il a tendance à la communiquer à son camarade de chambrée
Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a annoncé le 20 septembre un plan de construction : 5 000 cellules supplémentaires pour réduire la surpopulation carcérale. "Ça peut aller dans le bon sens, selon Virginie Bianchi, sous réserve que ça n’amène pas à une incarcération supplémentaire".
"Tout ce qui contribuera à ce que les gens soient dans des conditions matérielles correctes est une bonne chose, il n’en demeure pas moins que ça ne résoudra quand même pas le problème de l’entassement des détenus dans des cellules et que ceci est également un vecteur de maladie et de malpropreté".
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