Deux Français candidats au djihad jugés à Paris
Selon la justice, Flavien et Jonathan, âgés de 27 et 26 ans, ont projeté entre 2012 et 2013 de partir faire le djihad en Syrie et peut-être tenté de réunir les moyens pour commettre des attentats sur le sol français. Ce procès illustre la radicalisation de ces Français convertis à l'islam.
Flavien sort du centre pénitentiaire de Nantes en octobre 2012 avec un seul objectif : partir faire le djihad. Orphelin coréen adopté à l'âge de trois ans par des parents français, il adhère à l'islam et se radicalise dès 2008 par l'intermédiaire d'un voisin qui prêche dans une mosquée nantaise. Les surveillants de la prison, les codétenus, ses amis, ses propres parents le décrivent comme un garçon obsédé par la religion et le djihad. Sa mère s'inquiète d'un possible passage à l'acte terroriste et d'un départ à l'étranger.
La Syrie par tous les moyens
Durant des mois, Flavien cherchera par tous les moyens à rejoindre la Syrie. Par les airs puis par la route, en tentant de déjouer les services de renseignements. Son erreur, en Turquie, accorder une interview à un journaliste suisse du Temps . Les confessions de Flavien sous le nom de guerre d'Abdel Fattah attirent l'attention de la DGSI. Les services de renseignement ne le lâcheront pas à partir de ce moment-là.
En faisant plus de recherches, ils découvrent aussi Farid, un autre jeune converti passé lui aussi par la case prison. Il s’appelle en fait Jonathan. Ses conversations (sur écoutes) et surtout son ordinateur laissent peu de place au doute selon les enquêteurs sur son intention de rejoindre la Syrie avec l'aide de Flavien.
Préparation d'attentats ?
Plus inquiétant, ses recherches sur internet. Dans les mois qui ont précédé son incarcération, Farid tape sur Google des mots-clés comme "déplacement du président de la République " et près de 900 requêtes internet relatives à la préparation d'une bombe ou d'un attentat. Son avocate, Me Daphné Pugliesi affirme au contraire que Farid "n’a jamais préparé d’attentat ".
Elle confie cependant qu’il est "extrêmement difficile de défendre ces jeunes parce qu’on est confronté à une confusion des genres ". Entre "la pratique d’un islam strict " et "théorisme ". Elle estime que "ce n’est pas parce qu’on est en matière de terrorisme et qu’il s’agit de la religion de l’islam qu’on doit s’asseoir sur le code pénal ".
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