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Un ex-punk et braqueur repenti devant les juges après trente ans de cavale

Gilles Bertin, 57 ans, s’était présenté de lui-même à la justice, las d’une cavale de trente ans après le braquage d’une agence de la Brink’s, en 1988. Il est jugé mercredi devant les assises.

Article rédigé par Frédéric Bourgade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Gilles Bertin, à son arrivée à la cour d'assises de Haute-Garonne. (REMY GABALDA / AFP)

La justice toulousaine juge mercredi 6 juin après-midi Gilles Bertin, ancien punk et braqueur repenti, devant les assises de Haute-Garonne. 30 ans après le braquage de la Brink's à Toulouse avec ses complices déjà jugés et condamnés, l’homme de 57 ans a quitté son exil espagnol, las de sa vie de cavale et parce qu'il ne veut plus mentir à son fils sur son passé.

En 1988, Gilles Bertin a 25 ans. Il est punk, chanteur du groupe Camera Silens, séropositif, et pense qu’il va mourir bientôt. Aussi participe-t-il à ce braquage lors duquel ses complices prennent en otage le directeur de l’agence, l’obligent à livrer les codes des coffres. Dans ces derniers, ils dérobent quelque 13 millions de francs (environ 2 millions d'euros), qu’ils se partagent.

Dix ans de prison par contumace

En cavale au Portugal, les braqueurs dépensent rapidement le magot. Ses complices sont arrêtés, jugés et condamnés en 2004. Lui écope de dix ans de prison par contumace. Aujourd’hui, Gilles Bertin est rentré en France pour être jugé. "Depuis trente ans, explique Christian Etelin, son avocat, il a monté une boutique de vente de disque au Portugal, puis s’est installé à Barcelone, où il a connu une compagne, avec qui il a eu un enfant, qui a maintenant six ans." 

Il ne courait aucun risque ! Il était considéré par l’état civil comme décédé. Il préfère être jugé, parler de lui-même à son fils, pouvoir dire la vérité

Me Christian Etelin

à franceinfo

Son procès est un ricochet du précédent, mais Gilles Bertin risque la prison ferme. "Il le vit avec la trouille au ventre, poursuit son avocat, en se demandant s’il sera à la hauteur pour qu’on lui évite la détention. Sachant qu’il a commis quelque chose qui pourra entraîner les juges à se dire qu’il faut au moins prononcer du ferme." Avec ce procès, l’ancien braqueur espère enfin redevenir un homme libre.  

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