Ecoutes de Sarkozy : ce que la justice lui reproche
Une affaire en appelle une autre. Les magistrats tirent un fil et arrivent sur un possible trafic d'influence... Lorsque les juges commencent leur enquête, en avril 2013, sur un possible financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, ils placent sur écoute Michel Gaudin, ex-préfet de police de Paris, et chef de cabinet de Nicolas Sarkozy. Ils s'aperçoivent alors que celui-ci téléphone à plusieurs reprises à des policiers de la DCRI, les ex-renseignements généraux, pour avoir des informations sur l'audition éventuelle de témoins de ce possible financement illicite.
Ces écoutes éveillent encore plus les soupçons. Les juges décident alors de placer Nicolas Sarkozy sur écoute. Ils interceptent alors des conversations avec son avocat, Me Thierry Herzog.
Le téléphone Paul Bismuth
Une première chose leur met la puce à l'oreille : Sarkozy a ouvert une seconde ligne téléphonique sous pseudonyme, Paul Bismuth. Un téléphone caché, donc, pour passer des appels à son avocat en toute tranquillité. La ruse est rapidement éventée. Et les enquêteurs prennent alors connaissance du contenu même des conversations. Dans ces conversations, tout porte à croire que les deux hommes cherchent à obtenir des informations sur une des affaires qui inquiète l'ancien président de la République : l'un des volets de l'affaire Bettencourt.
Nicolas Sarkozy n'était pas mis en examen dans ce dossier, mais il demandait à la Cour de cassation de lui rendre ses agendas, saisis par les magistrats. Ces agendas pouvaient alimenter une autre enquête, celle sur l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire du Crédit Lyonnais.
Promesse de promotion ?
Devant cette situation, Thierry Herzog aurait alors contacté l'un de ses vieux ami, Gilbert Azibert, magistrat près la Cour de cassation. Celui-ci, affecté à la Chambre civile - sans intérêt - aurait alors à son tour contacté Patrick Sassoust, avocat général de la chambre criminelle de la même cour - c'était son subordonné à Bordeaux, et Sassoust l'a suivi à Paris.
Qu'est-ce qui aurait motivé Azibert ? Peut-être la promesse d'une promotion, à Monaco : y être nommé au Conseil d'Etat.
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