La société Herta relaxée par la justice, huit ans après la mort d'un enfant étouffé avec un morceau de saucisse
Lilian, un garçon de presque 3 ans, est mort en 2014. Ses parents reprochaient à l'emballage du produit de ne pas mettre en garde clairement contre les risques d'étouffement.
Le tribunal correctionnel de Dax a relaxé lundi 11 juillet, faute de preuve, la société Herta, huit ans après la mort de Lilian, un garçon de presque 3 ans étouffé avec un morceau de saucisse, dans un camping des Landes. La société Herta, qui commercialise notamment les Knacki, a été relaxée conformément aux réquisitions du parquet. En l'"absence d'enquête pénale" au moment du drame, "aucun élément constitutif de l'homicide involontaire ne peut être caractérisé", a justifié le tribunal.
Faute de constatations matérielles et d'autopsies, "aucun manquement à une règle de sécurité ni faute d'imprudence", "ni lien de causalité" avec la mort du petit Lilian "ne peut donc être reproché à la société", a poursuivi la présidente du tribunal Laure Vuitton. Me Philippe Courtois, l'avocat des parents de Lilian, Florence et Vincent Lerbey, absents au délibéré, a regretté une relaxe "fondée sur la forme et non le fond". "Le tribunal n'a pas pu se prononcer sur l'absence d'informations données au consommateur sur les risques d'étouffement des jeunes enfants", a-t-il notamment déploré.
Un doute sur la marque de saucisse ingérée
A l'époque, seule une "recommandation pour les plus jeunes" de couper en "tout petits morceaux" était indiquée sur les paquets. Pas suffisamment "clair" et "explicite" pour la famille dont le combat a permis depuis 2015 d'insérer une nouvelle mention avec logo d'alerte au dos des emballages : "Pour les enfants de moins de 4 ans, couper la saucisse dans le sens de la longueur puis en tout petits morceaux afin de prévenir les risques d'étouffement." Les parents de Lilian avaient par la suite porté plainte en 2017 contre Herta, demandant l'euro symbolique pour éviter que le drame ne se reproduise.
Poursuivie pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", la société Herta a toujours réfuté la dangerosité de ses Knacki, tout en faisant valoir que subsistait un doute sur la marque de saucisse ingérée ce jour-là par le petit Lilian, faute de preuve matérielle. Le groupe Herta n'a pas souhaité commenter la décision.
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