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"Graves accusations" d'une policière municipale niçoise : Bernard Cazeneuve porte plainte pour "diffamation"

Dans un communiqué de presse, le ministère de l'Intérieur indique que Bernard Cazeneuve porte plainte pour diffamation ce jour, suite aux "graves accusations proférées ce matin par la cheffe du centre de supervision urbain de la Ville de Nice dans les colonnes du Journal du Dimanche."
Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur © REUTERS / Stephane Mahe)

Dans une interview publiée ce dimanche par le JDD, la policière responsable de la vidéosurveillance à Nice porte des accusations graves à l’encontre du ministère de l’intérieur. Cette femme, en charge de la vidéosurveillance le 14 juillet à Nice, affirme que la place Beauvau a envoyé un commissaire au centre de supervision urbain qu’elle dirige, le lendemain des attentats, et que cette personne, dit-elle, l’a mise en ligne avec le ministère. On lui aurait alors demandé avec insistance de noter dans son rapport qu’elle avait vu des policiers nationaux sur la promenade des Anglais ce soir-là, alors qu’elle disait ne pas les avoir vu sur les images des caméras.

"Sous la seule autorité du parquet de Paris"

Place Beauvau,  on dément formellement avoir fait pression sur cette policière municipale ou avoir envoyé quelqu’un en service commandé. Le procureur de Paris, François Molins, qui d’ordinaire, reste en dehors des polémiques, est sorti de sa réserve : il rappelle que l’enquête a été conduite exclusivement par le parquet, et que c’est sous "sa seule autorité que des enquêteurs se sont rendus dans ce centre de vidéosurveillance, pour exploiter les images indispensables à l’enquête". Une affirmation confirmée par un communiqué du ministère de la Justice : "L’enquête relative aux assassinats terroristes commis à Nice le soir du 14 juillet relève exclusivement de l’autorité judiciaire. C’est sous la seule autorité du parquet de Paris que les services d’enquête qu’il a librement désignés ont exercé dans les premiers jours suivant l’attentat leur compétence de police judiciaire".

Dans son communiqué, le ministère de la Justice justifie aussi la saisie des vidéos "dès le 15 juillet par la justice", pour préserver les preuves et protéger les victimes "dont la diffusion d’images est pénalement sanctionnée."

"Ça fait dix jours qu'il y a des polémiques stériles, il y en a marre…"

Le ministère de l'Intérieur annonce donc une plainte pour diffamation avant de dénoncer "des accusations indignes de ce jour" qui " s'inscrivent dans la suite des polémiques virulentes que certains élus de Nice ont souhaité entretenir puis alimenter chaque jour depuis le terrible attentat du 14 juillet".

"Ce sont des allégations mensongères, scandaleuses, graves… Ça fait dix jours qu'il y a des polémiques stériles, il y en a marre… ", s'est agacé sur France Info Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

"Ce sont des allégations mensongères, scandaleuses, graves… Ça fait dix jours qu'il y a des polémiques stériles, il y en a marre…" (Pierre-Henry Brandet)
 

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