Hauts fonctionnaires : le remplacement du préfet de police de Paris, début d'une vague de départs ?
Mercredi, le départ du préfet de police de Paris proche de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, va marquer le début d'un turn-over chez les hauts fonctionnaires. Est-ce la "chasse aux sorcières" qu'avait dénoncée l'UMP pendant la campagne présidentielle ?
Le jeu de chaises musicales à la tête de la police a débuté. Mardi, le ministre de liIntérieur, Manuel Valls, a annoncé au préfet de police de Paris, Michel Gaudin, qui n'avait jamais caché sa proximité avec l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, son départ de la préfecture de police de Paris, selon des sources proches du dossier.
Un remplacement, un an avant l'échéance, qui devrait être confirmé dès mercredi 30 mai, en conseil des ministres.
Ménage dans la police
Si ce préfet est le premier à se voir signifier son éviction, il devrait être suivi par le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, ainsi que par le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard. Deux proches du chef de l'Etat sortant.
"Afin d'éviter l'image d'une chasse aux sorcières dans la police, il avait été envisagé de laisser Michel Gaudin jusqu'à son départ en retraite. Mais finalement ce scénario n'a pas été retenu", a confié à l'AFP une source proche du dossier. "C'est un peu surprenant, mais c'est comme ça", a-t-elle ajouté.
Selon lepoint.fr, le successeur de M. Gaudin devrait être Bernard Boucault, réputé proche de Pierre-René Lemas, secrétaire général de l'Elysée.
Directeur de l'ENA, M. Boucault, mis sur la touche par M. Sarkozy en 2007, a auparavant fait carrière dans divers cabinets de gauche. Notamment auprès de Jacques Delors, Pierre Joxe et Daniel Vaillant, précise le site de l'hebdomadaire.
Qu'avait annoncé le candidat François Hollande
Leur éviction n'est cependant pas une surprise. En septembre 2011, François Hollande, alors candidat à la primaire socialiste, avait déjà demandé la révocation de MM. Péchenard et Squarcini.
"Ces fonctionnaires sont convoqués par un juge, le ministre de l'intérieur est informé qu'il a eu manquement, ces fonctionnaires devraient être démissionnés. Les deux : le directeur général de la police et le directeur du renseignement", avait-il déclaré sur Canal+.
Et l'ancien député de la Corrèze d'en remettre une couche en février 2012, critiquant "l'Etat-UMP" et promettant de "remettre l'Etat Républicain à sa place".
"Aucun de ceux qui aujourd'hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n'ont à s'inquiéter", jugeait-t-il sur BFM TV. "En revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres."
Une "purge" dénoncée par l'UMP
Aussitôt, l'UMP avait réagi, évoquant des "purges" et une "chasse aux sorcières" à venir. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy avait alors accusé M. Hollande de vouloir préparer, s'il était élu, une "chasse aux sorcières" dans la fonction publique.
Il "menace les fonctionnaires et fait peser une espèce de climat de défiance", déclarait-elle. "Oui, c'est une chasse aux sorcières et la chasse aux sorcières sera suivie d'une purge".
Le 20 mai, deux semaines après l'élection de M. Hollande à l'Elysée et quelques jours après son intronisation, Xavier Bertrand, ancien ministre du travail de M. Sarkozy, renchérissait et dénonçait dans ces départs supposés de hauts fonctionnaires de la police, un délit de sale gueule.
"Je crains que ce ne soit qu'un début. M. Hollande l'avait dit, certains ne l'avaient pas forcément pris au sérieux, nous si", avait-il ajouté alors qu'une rumeur annonçait l'adoption, au conseil des ministres du 23 mai, des décerts "débarquant" MM. Péchenard et Squarcini.
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