Injure Taubira : condamnation "extravagante" pour le FN, "utile" pour SOS Racisme
Courte réaction de Christiane Taubira à l'issue du Conseil des ministres : "En deux ans, vous ne m'avez jamais entendu commenter la moindre décision de justice. Pas une seule fois. Je ne ferai pas d'exceptio n". La garde des Sceaux a tout de même été un peu plus loin dans le commentaire : "Les magistrats jugent en droit, c'est-à-dire qu'ils ne jugent pas selon leur fantaisie, ils jugent selon le Code pénal. Ce verdict rappelle simplement ce qui est prévu par le Code pénal comme sanction sur de tels délits".
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"La justice qui a été rendue à Cayenne n'est pas la justice de la République française. Nous n'avons pas pu nous faire défendre sur place. On peut voir l'influence de la garde des Sceaux qui est à la fois juge et partie" s'emporte Louis Aliot , le vice-président du FN. "Aller au-delà de la réquisition du procureur dans une affaire comme celle-là c'est évidemment extravagant." Et il annonce que le parti va faire appel pour la peine qui le concerne, les 30.000 euros d'amende.
Stéphane Le Foll , le porte-parole du gouvernement a refusé de porter "un jugement sur le jugement" : "Ce qui est révoltant, c'est ce qui a été dit par cette candidate du Front national. Comparer Christiane Taubira à une guenon, c'est parfaitement révoltant, inadmissible et c'est condamnable. Je ne porte pas de jugement sur le jugement, je condamne ce qui est un acte de racisme".
Invitée de France Info, Esther Benbassa , sénatrice EELV, a estimé que cette condamnation était nécessaire : "C'était nécessaire. Je vois combien de tweets racistes on reçoit. Il faut que parfois ça serve d'exemple. Peut-être que la peine est trop lourde. Néanmoins il faut donner un signal à ceux qui s'amusent à le faire. Et bien non on ne peut pas tout faire".
François Bayrou sur France Inter a parlé d'une "condamnation très dure et très forte pour une déclaration très dure, très offensante, très blessante. On voit là le jeu des deux violences, la violence des propos et la violence de la loi qui lui répond".
Pour Dominique Sopo , résident de SOS Racisme, cette condamnation, c'est une juste application de la justice : "Il est utile que la Justice rappelle avec fermeté notamment dans une période extrêmement troublée qu'on ne peut pas accepter que des personnes manipulent dans le champ public les idéologies les plus abjectes à des fins purement électorales".
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