L'assassin présumé d'Agnès, au Chambon-sur-Lignon, devant la justice
Agnès, élève de troisième au collège-lycée Cévenol, au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, disparaît le 16 novembre 2011. Le corps carbonisé de la collègienne est retrouvé deux
jours plus tard dans un ravin. C'est sur les indications de Matthieu, élève en
première dans le même établissement,
que les enquêteurs font la découverte.
Rapidement
après la disparition de la jeune fille, les soupçons se portent sur le garçon
de 17 ans, griffé au visage. Auditionné par les gendarmes, il reconnaît alors
avoir attiré Agnès dans la forêt pour chercher des champignons hallucinogènes. En
plus des violences sexuelles, l'autopsie révèle qu'Agnès a reçu 17 coups de
couteau dans le thorax et à la tête. Son ADN est retrouvé dans une tâche de
sang sur le jean porté par Matthieu ce jour-là.
Remise en liberté "sur réquisitions conformes"
Qualifié de "mineur
très froid et sans émotion " par le parquet, son passé refait vite surface.
Matthieu sort en fait de quatre mois de détention provisoire pour le viol d'une amie de 16 ans, dans
le Gard. Le juge des libertés avait décidé sa remise en liberté "[sur
réquisitions conformes" ](http://www.franceinfo.fr/faits-divers-psychiatrie/affaire-chambon-sur-lignon-comment-evaluer-la-dangerosite-d-un-criminel-452235-2011-11-21) du parquet. Il était suivi par la Protection
judiciaire de la jeunesse du Gard (PJJ). Parmi ses obligations, il était
astreint à un "suivi psychiatrique ou psychologique pour travailler autour
des faits commis et prévenir tout risque de récidive ".
Le jeune homme avait été admis au
collège-lycée Cévenol, un établissement privé porté par des idéaux de paix et
de non-violence. A l'époque, le directeur du lycée, Philippe Bauwens, avait assuré
ne "pas avoir connaissance du passé judiciaire " de Matthieu. "On
savait qu'il avait eu des ennuis avec la justice mais on n'en connaissait pas
la nature. Et nous n'avions aucun contact avec les services de justice."
"Donner une seconde chance"
Philippe Bauwens avait aussi insisté
sur la vocation de l'établissement scolaire protestant, de "*donner une seconde
chance " aux jeunes que la justice juge "réinsérables "* .
C'est précisément cette
question qui est pointée par la famille de la jeune victime. Pour Francis
Szpiner, l'avocat de la famille d'Agnès, il y a eu un "dysfonctionnement
de l'institution judiciaire ". Et le sentiment de cette famille est que si
la justice n'avait pas libéré une première fois l'accusé, il serait en prison
et leur fille vivante.
Le procès débute mardi,
mais il pourrait se tenir à huis clos, l'accusé étant mineur au moment des
faits. Le verdict est attendu le 28 juin.
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