L'Égypte après la condamnation d'Hosni Moubarak
Après être resté impassible dans le box des accusés, Hosni Moubarak a accueilli son verdict en faisant un malaise dans l'hélicoptère qui le ramènait à la prison de Tora, au sud du Caire. Avant de refuser de sortir de l'appareil, pour ne pas dévoiler ses larmes au grand public. À 84 ans, l'ancien président égyptien avait déjà fait savoir à la cour qu'il avait une santé fragile. Sa santé est un véritable roman depuis sa chute en février 2011, un roman alimenté le plus souvent avec des informations fragmentaires voire contradictoires.
Puis c'est la rue qui a réagi à la condamnation de son ancien "raïs" . "Nul et non avenu !" , entendait-on à l'extérieur de l'école militaire transformée en tribunal. Parmi les Égyptiens réunis, beaucoup critiquent la justice, tour à tour accusée de laxisme ou menacée de purge, pour un verdict qu'ils jugent trop clément. Certains expliquent même que ce jugement "prépare le terrain à une grâce lorsque Chafiq arrivera au pouvoir" . De brefs heurts ont éclaté ensuite, faisant 24 blessés légers. Puis dans la soirée, près de 20.000 personnes se sont rassemblées place tahrir, dans le centre du Caire, pour exprimer leur colère.
L'ex-Premier ministre d'Hosni Moubarak Ahmad Chafiq, qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle (les 16 et 17 juin prochain), a pourtant insité sur "la nécessité d'accepter toutes les décisions de justice" . L'autre prétendant à la présidence sélectionné pour le second tour, Mohammed Morsi, a qualifié ce verdict de "farce" . Le candidat des Frères musulmans a indiqué qu'il appellait les Égyptiens à manifester en masse contre l'acquittement des six anciens hauts responsables de la police.
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