La justice ouvre une enquête sur la disparition de Souad Merah
Les autorités françaises ont perdu la trace de la sœur de Mohamed Merah. Une enquête préliminaire a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris.
Les autorités cherchent à savoir où est passée la sœur de Mohamed Merah. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert, jeudi 22 mai, une enquête préliminaire "sur la situation de Souad Merah", qui a disparu de Toulouse avec ses quatre enfants depuis plusieurs jours, annonce une source judiciaire. Ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", cette enquête a été confiée à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la sous-direction antiterroriste et la PJ de Bordeaux, précise cette source.
Parallèlement, les policiers ont mené jeudi après-midi une opération chez la sœur du "tueur au scooter" à Toulouse, pour tenter de retrouver ses enfants. Les policiers agissent "sur le fondement de disparitions inquiétantes de mineurs", explique le procureur de Toulouse, Michel Valet. Ce dernier refuse de s'exprimer sur l'éventualité que Souad Merah ait rejoint son compagnon en Syrie avec ses enfants âgés de 9 mois à 14 ans, comme l'affirmait RTL, mercredi. Leur départ pour l'étranger "est une possibilité", s'est-il contenté de dire, tout en ajoutant que ce départ pouvait "exposer les mineurs à des dangers". "Compte tenu du contexte, on est en droit de se poser la question", a-t-il ajouté.
Interrogée par BFMTV, la mère de Souad Merah, elle, a déclaré que sa fille allait revenir "dans les semaines qui viennent" et "qu'elle [était] partie en vacances en Tunisie avec son mari".
Adepte d'un islam rigoureux
Adepte d'un islam rigoureux, entièrement voilée de noir en public, Souad Merah avait beaucoup fait parler d'elle en 2012 quand elle s'était dite "fière" de son frère Mohamed lors d'une conversation avec un de ses autres frères alors qu'elle était filmée à son insu par une chaîne de télévision. Elle y disait "penser du bien de Ben Laden" et détester les juifs. Elle y défendait les salafistes.
Ses propos avaient fait l'objet d'une enquête pour apologie du terrorisme. Elle avait ensuite condamné les meurtres de son frère. L'affaire avait finalement été classée sans suite en janvier 2013 car ses propos ne pouvaient être considérés comme publics puisqu'elle ignorait être filmée.
Fichée avant les crimes de mars 2012
Souad Merah, comme son frère Abdelkader toujours écroué dans l'enquête sur les meurtres de Mohamed Merah, était fichée avant les crimes de mars 2012 comme membre de la mouvance salafiste par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
L'ancien chef de la DCRI Bernard Squarcini avait indiqué que Souad et Abdelkader Merah étaient perçus comme plus dangereux que Mohamed par les services de renseignement. Elle avait été placée en garde à vue en avril 2014 dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah. Elle avait été relâchée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle.
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