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La mythique prison de La Santé fermée pour travaux

Les 60 derniers prisonniers encore détenus à la maison d'arrêt parisienne ont été transféré dimanche. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne de la prison de la Santé à Paris, le 20 juillet 2010. (BORIS HORVAT / AFP)

Les portes se sont refermées sur des cellules vides. Les 60 derniers prisonniers encore détenus à la maison d'arrêt parisienne de La Santé, ont été transférés dimanche 20 juillet au centre pénitentiaire de Saran dans le Loiret). Depuis mi-janvier, l'établissement, qui doit être entièrement rénové à partir du premier semestre 2015, avait cessé d'accueillir de nouveaux détenus et opéré des transfèrements progressifs.

Ce transfert a eu lieu à 6h du matin, mobilisant 60 membres du personnel pénitentiaire et les équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris) de Paris.  Pendant la durée des travaux, qui doivent s'achever en 2019, le quartier de semi-liberté, d'une capacité de 100 places, continuera à fonctionner. 

Quant au personnel de surveillance, il comptera encore 64 personnes sur place, dont 54 surveillants. Ils assureront la gestion du quartier de semi-liberté, celle de la souricière - où transitent les prévenus ou les accusés sous mandat de dépôt avant leur audience et les détenus avant comparution devant le juge d'instruction - au palais de justice de Paris, ainsi que le fonctionnement général de l'établissement. 

Une prison mythique réputée pour son humanité

Avant le début des travaux, La Santé, 920 places inaugurées en 1867, sera ouverte aux visiteurs lors des prochaines Journées du patrimoine, les 20 et 21 septembre prochains. Son célèbre quartier "VIP" a accueilli de nombreuses personnalités, de Carlos à Bernard Tapie en passant par Ziad Takieddine et Maurice Papon.

La modernisation de cet établissement situé en plein cœur de Paris, fait partie des grands chantiers pénitentiaires lancés par ChristianeTaubira pour plus de 800 millions d'euros, avec les Baumettes à Marseille et Fleury-Mérogis dans l'Essonne. "L'idée est d'offrir davantage de dignité aux détenus en conservant la proximité humaine d'un établissement implanté au cœur de la ville", explique-t-on à la Chancellerie. Le projet sera rendu public après la signature du contrat d'ici la fin de l'année 2014.  .

Quand Fresnes est connue pour sa dureté dans l'application du règlement, la Santé, elle, était réputée plus souple. Une souplesse voulue pour compenser la dégradation des lieux, comme le notait en 2012 le contrôleur des prisons. "C'est paradoxal parce qu'elle était très ancienne, très vétuste, mais c'est vrai que les détenus y retrouvaient une forme d'humanité dans les relations avec le personnel pénitentiaire notamment", abonde l'avocat FrancisVuillemin.

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