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Le calvaire de Typhaine devant la justice

La cour d'assises du Nord se penche à partir de lundi matin sur le sort de la fillette de 5 ans, morte sous les coups de sa mère et son beau-père en 2009. Ce dernier avait enterré le corps de l'enfant dans une forêt en Belgique. Le couple avait fait croire à une disparition pendant six mois avant d'avouer.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Baziz Chibane AP/SIPA)

Cinq jours pour tenter de comprendre. Cinq jours de
témoignages et de questions devant la cours d'assises du Nord à Douai, qui vont
faire revivre un drame que personne n'a oublié.

Le calvaire de Typhaine

En 2009, Typhaine a 5 ans. Depuis l'âge de 18 mois, la
fillette vit avec son père, après le divorce de ses parents, mais sa mère
décide de la "récupérer" un jour de janvier, à la sortie de l'école.
Très vite, les premiers coups arrivent.

Anne-Sophie Faucheur, la mère de Typhaine, et Nicolas
Willot, son beau-père, pompier volontaire, font de la fillette leur
souffre-douleur. Maître Blandine Lejeune, l'avocate de la mère, tente d'expliquer :

" [Typhaine] a été prise en grippe par sa mère, qui n'arrivait
pas à nouer un lien maternel. "

Coups de poing, coups de pied, privation de nourriture,
punitions, douches froides... la liste des sévices subis par Typhaine s'allonge
au fil des mois, jusqu'à la tragique soirée du 10 juin 2009. Alors que Typhaine
n'arrive pas à dormir, la mère se déchaîne sur sa fille, les coups pleuvent et
la petite fille est laissée agonisante sous la douche. Les deux adultes
transportent son corps sans vie, nu, dans le garage du domicile d'Aulnoye-Aymeries
dans le Nord. Le cadavre de Typhaine y restera près d'une semaine.

Le temps des mensonges

Nicolas Willot, le beau-père, se décide à faire quelque
chose. Il s'en va enterrer le corps de la petite fille dans une forêt de la
banlieue de Charleroi en Belgique.

Le 18 juin 2009, Anne-Sophie Faucheur déclare la disparition
de sa fille
, organisant même une conférence de presse dans laquelle elle
déclare :

" Faut nous aider, parce qu'on l'aime, on est plein d'amour
pour elle, aidez-nous s'il vous plaît. "

La jeune femme de 26 ans ira même jusqu'à critiquer le
travail des policiers et des gendarmes, alors que la région entière se mobilise
pour aider aux recherches.

Les mensonges s'arrêtent six mois plus tard. Le couple, mis
sur écoute et placé en garde à vue, avoue devant les enquêteurs. Le cadavre de
Typhaine
sera retrouvé dans la foulée, sur les indications de Nicolas Willot.

Les questions d'un père

Face à cette histoire, le père de Typhaine, François Taton :

" J'attends juste qu'on me dise pourquoi ma fille est
morte. "

> A écouter : les attentes d'un père

Le père affirme aujourd'hui ne pas avoir été alerté de la
gravité des sévices subis par sa fille. Il dit avoir avoir pris un avocat, voulu déposer une
plainte au commissariat, mais elle n'aurait pas été reçue. Il insiste : "je
ne suis pas resté à rien faire
". Aujourd'hui, il n'a que de la haine et de la rancœur envers
son ex-compagne.

Les associations Enfant et Partage, et L'Enfant bleu-enfance
maltraitée se sont portées parties civiles dans ce procès.

Le procès s'est ouvert à 9 heures lundi matin, avec le portrait des deux accusés. Peut-être un début de réponse à de nombreuses questions. Le verdict est attendu vendredi.

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