Le juge Gentil menacé de mort : l'antiterrorisme saisi
L'homme qui a mis en
examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, est
menacé de mort. Le juge Jean-Michel Gentil, a reçu mercredi une lettre de menaces
de mort et des cartouches à blanc. C'est ce qu'a indiqué le Syndicat de la
magistrature.
Ces menaces visent le magistrat, ses proches, et des membres du
Syndicat de la magistrature. Classé à gauche, le
syndicat associe cette lettre au climat provoqué par les réactions violentes
des proches de l'ancien président en réaction à sa mise en examen. Les
magistrats en appelle à la retenue et à la "responsabilité".
"Un insupportable déchaînement de haine" (syndicat)
"La
violence des propos de la 'garde rapprochée' de l'ancien président et l'œuvre
de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s'est livrée ne peuvent que
susciter l'incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l'institution
judiciaire et, pour finir, l'insupportable déchaînement de haine envers les
magistrats chargés de rendre la justice ", estime le syndicat.
"Les chiens aboient, la justice passe" (M. Trévidic)
Sur France Info, le juge antiterroriste Marc Trévidic, membre de l'association des magistrats instructeurs, a réagi après ces
menaces. Selon lui, il faut* " prendre ces phénomènes au sérieux sans pour
autant les surestimer "* .
Marc Trévidic a estimé que " des gens ont manifestement envie de
créer un climat délétère à Bordeaux comme cela a été le cas à Nanterre " où
le dossier Bettencourt était d'abord jugé. " Mais comme il faut bien que ce dossier soit jugé, il faut retrouver de la sérénité. Les chiens aboient, la justice passe. il ne faut surtout pas surenchérir sur ce genre de phénomènes " , a expliqué le juge.
Nicolas Sarkozy a été
mis en examen jeudi dernier pour abus de faiblesse dans
l'affaire Bettencourt. Il assurait lundi sur sa page Facebook n'avoir jamais
"trahi les devoirs de (sa) charge" et assure que la vérité
"finira par triompher ".
Deux journalistes également visés par des lettres
Par ailleurs, outre le juge Gentil, deux journalistes ont aussi reçu des lettres de menaces. Il s'agit de Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1) et Michaël Darmon (I-TELE). Ils ont chacun reçu le 20 mars une lettre de menaces, accompagnée d'une balle de gros calibre. "La lettre dit: +cette fois ci, la balle n'est pas chargée. La prochaine fois elle sera chargée ", a expliqué Jean-Pierre Elkabbach à l'AFP. Il a porté plainte le jour même.
Le parquet antiterroriste chargé de l'enquête
Les menaces sont prises très au sérieux par les autorités : des mesures de protection du juge Gentil et de ses proches pourraient être décidées. Et, parallèlement à la Direction centrale de la PJ, le parquet antiterroriste a été saisi de l'enquête.
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